Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 01.09.2015 - tony-duret - 3 min  - vu 389 fois

FAIT DU JOUR 1 800 Gardois victimes de l’arnaque à l’adoucisseur !

Claude Gilbert donne des conseils aux victimes de Sun Water. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Mai 2008. En sortant d’un supermarché, Claude Gilbert se fait aborder par une femme qui lui suggère de tenter sa chance à un jeu pour remporter un adoucisseur d’eau : « Peut-être que vous gagnerez !», lui lance-t-elle. Cette dernière avait un sacré flair : dès le lendemain matin, Claude Gilbert reçoit un appel : « Bonne nouvelle, vous êtes notre grand gagnant ! » C’est le début des ennuis…

Le cas de Claude Gilbert, président Gardois de l’UFC – Que Choisir, n’est pas unique. Des milliers de personnes ont cru être les grands gagnants de ce concours gratuit, qui ne le restera pas bien longtemps. La technique des escrocs présumés était bien rodée. Claude Gilbert nous raconte la suite : « Dès le lendemain, un technicien et un commercial sont venus chez moi pour installer l’adoucisseur. Le commercial a commencé à remplir un dossier en me disant qu’il fallait penser à la garantie ». Seulement, ce que le commercial de chez Sun Water ignore, c’est que son client du jour n’est pas né de la dernière pluie. Ses droits, en tant que président de l’UFC – Que Choisir dans le Gard, il les connaît mieux que quiconque. « Je lui ai rappelé qu’il y avait une garantie de deux ans et que c’était largement suffisant. Mais ça ne lui convenait pas, il m’a présenté un plan de financement de la garantie sur dix ans pour 4 200€ ! Et que si je ne le prenais pas, il ne pouvait pas m’offrir l’adoucisseur. J’ai mis fin à la discussion ». Mauvaise pioche pour le commercial. Mais avec ce procédé, les commerciaux de Sun Water feront tout de même 13 833 victimes, essentiellement basées dans le sud de la France. Dans le Gard, 1 800 personnes sont tombées dans le panneau.

Un maximum d’argent !

Ces milliers de personnes ont contracté la fameuse garantie et dépensé plusieurs milliers d’euros pour rien. Le crédit, engagé avec des organismes comme Financo, Sofinco, et Franfinance, était affecté à l’entretien et à la maintenance de l’adoucisseur. Mais le « service après gain » n’était pas prévu. Pour cela, il aurait fallu que Sun Water embauche des techniciens : « Il en fallait au moins 50, avec autant de voitures. Ce n’était pas l’intention des responsables de Sun Water. Ils voulaient surtout collecter un maximum d’argent en trois-quatre ans. C’était une liquidation judiciaire organisée », explique Claude Gilbert qui a déposé plainte sans ne jamais rien lâcher. A force de pressions, il a même obtenu le fichier de tous les clients de Sun Water afin de pouvoir mieux les défendre. Avec l’UFC – Que Choisir, il traite aujourd’hui 600 dossiers.

Les victimes fichées à la Banque de France !

Samedi matin, à l’Agora à Nîmes, il a organisé une réunion avec les victimes de Sun Water. Des victimes qui, des années après, vivent encore des situations dramatiques, comme l’explique un homme : « Comme Sun Water ne répondait pas à mes sollicitations, j’ai arrêté de payer mon crédit. Et il y a quelques semaines, j’ai voulu faire un nouveau crédit avec ma femme. Là, on m’a appris que j’étais fiché à la Banque de France comme mauvais payeur. Je n’ai pas pu renouveler ma carte bancaire. On m’a dit que tant que je n’aurai pas de jugement en ma faveur, ça ne changerait pas ». Mais justement, l’UFC – Que Choisir entend bien faire bouger les choses : « Il ne faut pas trop traîner des pieds. On peut agir jusqu’en juin 2017. Après il sera trop tard », conclut Claude Gilbert.

Pour avoir des conseils de l’UFC – Que Choisir, contactez le 04 66 84 31 87

Tony Duret

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