VALLABRIX L’inquiétude monte face à l’extension de la carrière
Un groupement d’associations uzégeoises et de particuliers, s’inquiète des conditions d’exploitation de la carrière de Vallabrix et de son extension sur la commune voisine de Saint-Victor-des-Oules.
Ainsi, vendredi soir une réunion publique sur le sujet était organisée en mairie d’Uzès, devant une salle comble.
« La réhabilitation du site est reportée une fois de plus »
La carrière, exploitée avant guerre puis laissée à l’abandon dans les années 1990, a été reprise par la société Fulchiron en 2001. Depuis, les associations environnementales de l’Uzège dénoncent l’arrêté pris par la préfecture du Gard en 2013 permettant le doublement de la quantité exploitée et une extension sur Saint-Victor-des-Oules. « Et le 11 aout dernier, la préfecture a pris quasiment à la sauvette un arrêté complémentaire à la demande de la société Fulchiron qui permet encore une augmentation de la quantité extraite de 34 %, soit 2,4 millions de tonnes », explique Bruno Julien, membre du groupe de Castelnau. « Avec cet arrêté, la réhabilitation du site est reportée une fois de plus, de cinq ans à l’ouest et de dix ans à l’est », poursuit-il. Alain Loones, de l’association Vitae de Vallabrix, rajoute que « la société a été mise en demeure en 2014 pour cause de dépassement du volume exploité autorisé et à cause de la qualité de l’eau rejetée. » Sur ces points, « la préfecture a adressé des procès verbaux qu’elle n’a jamais fait respecter », affirme Bruno Julien.
Pour les associations, cet arrêté complémentaire est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Il y a déjà des conséquences sur le paysage, sur l’empoussièrement, du bruit, une forte utilisation d’eau, qui passera de 30 mètres cubes par heure à 60, sachant que la carrière est sur la zone de captage de l’eau de Vallabrix, et on peut s’attendre à un doublement du passage des camions dans la commune » s’inquiète Bruno Julien. Les associations ont donc attaqué l’arrêté de 2013, avant que la commune de Vallabrix ne fasse de même, sans que le tribunal administratif de Nîmes n’ait pour l’heure rendu de décision.
« L’Etat est complice du carrier »
Le maire PCF de Vallabrix Bernard Rieu rappelle que l’exploitant devait, « en vertu de l’arrêté de 2001 réhabiliter le site au bout de quinze ans. On en est très loin, la balafre est énorme et elle s’accentue. » Pour autant, les associations comme l’édile l’affirment : « on n’est pas opposés à la carrière, on exige simplement que le carrier respecte les arrêtés et que la préfecture nous appuie, malheureusement l’Etat est complice du carrier », accuse Bernard Rieu, qui demande notamment la végétalisation et la réhabilitation du site sur sa commune avant son extension sur Saint-Victor.
Une végétalisation qui n’avance pas : « Fulchiron doit bloquer chaque année une somme pour cette végétalisation, et il ne l’a jamais engagée, et maintenant il nous dit que c’est trop cher », affirme Didier Chapon, président de l’association Saint-Quentin-la-Poterie Environnement.
Interpellé par la salle, le maire d’Uzès et président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès Jean-Luc Chapon, après avoir dit qu’il ne pensait pas « poser la question de la fermeture de la carrière en conseil communautaire » finira par annoncer qu’il mettrait à l’ordre du jour du prochain conseil communautaire « une motion de façon à ce que la réhabilitation prévue soit réalisée, que nous enverrons à la préfecture. » Le député Christophe Cavard, présent vendredi soir, nous a confié pour sa part qu’il comptait se mêler du dossier.
En attendant, le collectif d’associations a prévu de manifester le 24 septembre à 8h30 devant la carrière.
Thierry ALLARD