FAIT DU JOUR Le chocolat Malakoff va-t-il quitter Alès ?
La célèbre barre chocolatée remise au goût du jour à Alès, en 2011, par Romain Chollier, pourrait s'envoler vers de nouveaux horizons.
L'histoire de la barre chocolatée Malakoff remonte à 1855. Elle avait été créé à la demande de Napoléon III, suite à la victoire de la bataille de Malakoff, pendant la guerre de Crimée. Sa production avait cessé à la fin des années 1990, dix ans avant que Romain Chollier, un Alésien d'adoption, tente de reproduire la recette d'antan.
C'est dans sa crêperie, située sur la place Barbusse du centre-ville, que le chocolatier amateur commence son aventure, en proposant une pâte à tartiner Malakoff. « Je faisais fondre mon chocolat moi-même avec des noisettes. Tout le monde me demandait de faire la fameuse barre chocolatée... Donc pendant 10 mois, j'ai essayé, et ça a marché », se souvient-il. Quelques mois plus tard, en octobre 2011, Romain Chollier et son épouse Laurence ouvrent leur atelier de fabrication et leur boutique à Saint-Christol-lès-Alès. Leur gamme de produits se développe avec 40 parfums de pâtes à tartiner, des tablettes de chocolats, etc. Et les clients affluent. Une nouvelle boutique a même ouvert ses portes à Pézénas cet été. Les villes de Narbonne, Béziers et Nîmes devraient suivre d'ici la fin de l'année.
Malakoff en Lozère ?
Devant ce succès, la Lozère souhaite aujourd'hui que les créateurs de la pâte à tartiner Malakoff s'implantent chez elle. « C'est l'agence de développement du département qui est venu nous chercher. Ils ont les bâtiments adaptés pour nous accueillir. Nous avons été séduits par le lieu ». Ce lieu, c'est une ancienne laiterie de 1 000 m², dont le cachet colle « parfaitement » à l'histoire du produit. Le chocolatier imagine déjà y installer son unité de production, son espace boutique et même un musée du chocolat. Sauf que dans l'idéal, le couple aurait préféré poursuivre son ascension à Alès. « C'est ici que notre société est née. C'est ici que nous avons notre réseau. Et c'est ici que nos enfants ont grandi depuis 10 ans », indique t-il.
Suite à cette proposition, Romain Chollier alerte la chambre de commerce et d'industrie alésienne : « Je leur ai clairement dit qu'un autre département nous voulait et que nous n'avions pas été accompagnés par Alès. Nous sommes restés sans réponse jusqu'à ce qu'un chef d'entreprise de l'agglo fasse bouger les choses ». Le chocolatier a commencé des visites de bâtiments dans le secteur, sans succès pour l'instant. « Mais c'est déjà presque trop tard... », regrette t-il. En effet, la famille Chollier doit donner sa réponse pour la Lozère dans quelques jours seulement. Et c'est avec un gros pincement au cœur qu'ils feront peut-être le choix de dire adieu à la capitale des Cévennes, là où la barre Malakoff s'était offerte une seconde vie.