RÉGIONALES Alliance PCF/EELV : des "désaccords" mais des "espoirs"
« Nous sommes sept organisations, si on était d’accord sur tout, on serait dans le même parti » : désigné avec Marie-Pierre Vieu chef de file du Parti Communiste Français pour les régionales de décembre, Jean-Luc Gibelin était à Bagnols hier soir à la rencontre des militants.
Une réunion avec une mission principale : « faire le point sur le programme commun », présente le secrétaire de la section Gard rhodanien Michel Tortey. Car outre leurs alliés traditionnels du Front de Gauche, les communistes partent aux régionales avec Europe Ecologie-les Verts.
« Des appréciations différentes » sur le nucléaire
Et s’il y a bien un sujet qui risque de marquer une vraie démarcation entre les rouges et les verts, surtout dans le Gard rhodanien, c’est celui du nucléaire. « Nous avons des appréciations différentes, explique sans surprise Jean-Luc Gibelin. On ne peut pas en rester au désengagement de l’Etat dans le secteur du nucléaire, nous sommes avec les salariés d’Areva. »
Mais encore ? « Nous sommes pour garantir une maîtrise publique et une autonomie énergétique en engageant une transition énergétique, écologique, sur bien des aspects les communistes ont des propositions qui sont à bien des égards plus écologiques que ceux qui nous critiquent peuvent le penser », poursuit le chef de file communiste.
On l’aura compris, les communistes et les verts ne sont pas d’accord sur tout. « Il y a des points de discussions, de désaccords, admet Jean-Luc Gibelin. Mais nous avons pris le parti de travailler sur un rassemblement basé sur du contenu et pas sur une répartition de places », affirme Jean-Luc Gibelin. Des places qui ne sont pas encore toutes attribuées : « on aura une vision complète entre le 15 et le 20 octobre », précise Jean-Luc Gibelin, qui ne connaît pas encore la sienne, de place.
« Faire de la région un rempart »
Une chose est sûre : les communistes la sentent bien, cette élection. « On part pour gagner, pour gérer la région demain », affirme Michel Tortey, arguant des « bons sondages » de la liste d’union. « Dans ce département on a de réels espoirs d’être la première force de gauche », abonde Jean-Luc Gibelin, qui qualifie les socialistes de « gauche de renoncement » et qui l’assure : « on est un certain nombre de forces de gauche qui pensent à autre chose que s’allier au PS dès le premier tour. »
Et au second ? « C’est une question qui fait débat au PCF », explique le chef de file communiste. S’il fait la différence entre le gouvernement et les socialistes locaux, « cette différence atteint ses limites quand ceux qui sont à la région ne décident pas de s’opposer au gouvernement. Nous voulons avoir des élus qui aident à faire de la région un rempart à la politique d’austérité du gouvernement. »
Ceci dit, « la droite est en passe de réaliser un grand chelem, estime Jean-Luc Gibelin. Ici la droite a été capable de gérer avec le FN, et une possible gestion Reynié (tête de liste LR, ndlr) - Aliot (tête de liste FN, ndlr) n’est pas du pur fantasme. »
Alors même si la possibilité d’une union avec les socialistes au second tour n’est pas explicitement évoquée, « nous ferons tout pour que la droite et l’extrême-droite ne soient pas en mesure de prendre cette région », affirme le chef de file, qui espère que ce coup-ci, les forces seront inversées à gauche : « si nous sommes devant au premier tour, il faudra une discussion sur le fond. »
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Thierry ALLARD