FAIT DU JOUR Quels sont les vrais enjeux des Régionales de décembre ?
Au lendemain de l'adoption de la Réforme territoriale, le prochain exécutif Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénénes devra harmoniser 600 politiques publiques allant de LoRdi au TER à 1 euros en passant par les transports scolaires.
Le scrutin des 6 et 13 décembre est sans précédent. Adoptée en juillet dans sa forme définitive, la loi NOTRe a redessiné la carte des Régions tout en clarifiant un certain nombre de leurs compétences. Ainsi, au premier janvier 2016, le Languedoc-Roussillon fera cause commune avec Midi-Pyrénées. Si le charivari estival autour de la Présidence déléguée n'incite pas franchement les électeurs à s'intéresser au scrutin, il n'en reste pas moins que l'enjeu de décembre est crucial.
TER à 1 euro, LoRdi, transports scolaires…
Le prochain exécutif régional aura la lourde tâche d'harmoniser 600 politiques afin de poursuivre l'action publique. Les prérogatives de la Région ont été définies* et réaffirmées par le législateur : développement économique, aménagement du territoire, formation professionnelle ou encore gestion des lycées et des transports scolaires. A deux mois du scrutin il serait de bon ton, par exemple, de questionner les candidats sur leurs propositions autour de Lordi. Actuellement, la région Languedoc-Roussillon adopte une politique égalitaire en attribuant à chaque élève de seconde un ordinateur. Coût de la mesure : 15 millions d'euros. En Midi-Pyrénées, l'exécutif aide financièrement les lycéens, selon les conditions de ressources de leurs parents. Un principe différent, fondé sur l'équité, qui coûte 3,5 millions d'euros.
Selon nos informations, le président-candidat PS du Languedoc-Roussillon Damien Alary et la candidate PS à la présidence de la grande région Carole Delga envisagent d'étendre les dispositifs languedociens (TER à 1 euro et LoRdi pour Tous) à Midi-Pyrénées. Si les programmes des adversaires n'ont pas encore été livrés, la tête de liste Les Républicains dans le Gard Christophe Rivenq s'est dit, à titre personnel, favorable à la politique menée en Midi-Pyrénées concernant Lordi. Quant au TER à 1 euro, qui coûte 3,5 millions d'euros par an au Languedoc-Roussillon, l'Alésien souhaite supprimer le dispositif en augmentant le nombre de TER sur les axes les plus fréquentés.
Nouvelle compétence confiée par le législateur, le transport scolaire. Actuellement géré par le Département, la grande région devra, là aussi, harmoniser les politiques des 13 départements qui composent la grande région. Est-ce le système du Gard : une carte à 30 euros par an qui aura la faveur du futur exécutif ? Ou celui de l'Aude : le financement par la collectivité de 85% du coût du transport et le reste à la charge des familles (selon la commune de résidence et la ligne fréquentée) ? Pour le moment aucune proposition n'a émergé de la part des candidats...
Région : chef-d'orchestre de l'économie locale
En matière de développement économique, la réforme territoriale a confirmé les prérogatives de la collectivité. Pour lutter contre le chômage (14,2% au premier trimestre 2015 en Languedoc-Roussillon contre 10,4% en Midi-Pyrénées sur la même période), l'exécutif devra mettre en place différentes mesures pour accompagner les entreprises, aménager le territoire et former les travailleurs. Par exemple : comment optimiser l'efficacité des PRAE (Parc d'Activités Économiques) dont certains, comme celui de la Grand'Combe, tardent à décoller ? Faut-il les supprimer, comme le préconise la tête de liste Les Républicains dans le Gard Christophe Rivenq ? Ou les conserver et les aménager pour les rendre plus accessibles, comme le propose le conseiller régional et candidat socialiste Fabrice Verdier ?
Enfin concernant le sport, le tourisme, les langues régionales et l'éducation populaire, érigés au rang de compétences partagées avec les Départements, les candidats à la présidence de la Région devront également proposer des projets concrets pour préserver le tissu associatif et dynamiser le territoire.
Voilà une infime partie de la myriade de questions - et de réponses - qui doivent inonder le débat public avant le 6 décembre, loin des polémiques stériles qui éloignent un peu plus chaque jour, le citoyen de ses institutions…
*La Région a perdu la clause générale de compétence qui lui permettait d'intervenir dans n'importe quel domaine quelque soit ses compétences.