RÉGIONALES Jean-Paul Boré refuse les propositions du PS dans le Gard
Le conseiller régional sortant et ancien candidat aux municipales de Nîmes a refusé la neuvième place proposée par le PS dans la liste gardoise.
C'est depuis le Pantel - habituellement fréquenté par les socialistes gardois - que Jean-Paul Boré a choisi de faire cet après-midi sa conférence de presse pour énoncer les propositions que lui avait formulées Carole Delga, en vue des régionales des 6 et 13 décembre. Il y a quelques semaines, la candidate PS à la présidence de la grande région a proposé à TPNA (Tous Pour Nîmes et son Agglomération) les 9e, 18e et 22e places de la liste PS-PRG du Gard. Lors des dernières municipales, le conseiller régional avait récolté à Nîmes 9% des suffrages. Un score honorable puisque sans parti qui a permis à l'ancien communiste - exclu du PCF pour s'être rallié à Georges Frêche aux régionales de 2010 - de rester un acteur du jeu politique local.
Seulement, le rôle qu'entend lui faire endosser aujourd'hui le PS pour le scrutin n'est pas du goût de Jean-Paul Boré. "Nous avons refusé les propositions de Carole Delga", annonce celui qui doute du caractère "éligible" de ces places. Selon nos informations, le Parti Socialiste table, dans le Gard, sur l'élection de sept candidats contre onze en 2010. En cause : l'impopularité chronique du gouvernement Hollande, la montée du Front National et le fossé qui se creuse, chaque jour un peu plus, entre le PS et EELV/Front de Gauche (relire ici). "Comment mobiliser nos électeurs dans ces conditions ? On va leur dire, votez pour nous alors que nous allons au casse-pipe ?!", lance le porte-parole de TPNA qui fait remarquer : "Mon aura n'a fait que progresser depuis les dernières Régionales".
Outre la question des places accordées à TPNA, Jean-Paul Boré est déçu par la faible représentativité de Nîmes dans la liste PS-PRG : "en 2010, nous étions trois nîmois dans les cinq premiers : Françoise Dumas, Corine Giacometti, et moi-même. Aujourd'hui, dans les 10 premiers, il y a seulement deux candidats : Françoise Bons que peu de monde connaît et moi si l'on tient compte des propositions de Carole Delga". La faible présence des candidats issus de la troisième ville de la grande région "met à mal les projets d'envergure à défendre sur le territoire", comme la plateforme multimodale internationale de fret Nîmes-Garons.
Plateforme de fret Nîmes/Garons
Dossier cher aux yeux de Jean-Paul Boré, ce projet a été défendu par TPNA lors des élections municipales et départementales : "en 2017, 80 hectares de terrain constructible du sud de Caissargues seront vendus par la SNCF. Ils sont actuellement occupés et aménagés par Oc'via dans le cadre du projet de contournement Nîmes-Montpellier", introduit Jean-Paul Boré. Celui-ci souhaite que Nîmes Métropole préempte en 2017 les terrains pour laisser, par la suite, la Région les acheter grâce l'Établissement public foncier régional et établir le projet. "Nous avons parlé de ce projet à Yvan Lachaud qui nous a assuré de mettre en place un comité de pilotage pour démarrer les études de faisabilité. Nous avons même rencontré Gilles Ridel, président de l'Agence de développement économique. Mais à ce jour, rien n'a été fait… Ce sont pourtant 3 000 emplois directs à la clef !", s'inquiète Jean-Paul Boré qui voit poindre "des compromis secrets" avec d'importants promoteurs avides de "spéculation immobilière".
L'association politique (qui revendique 250 cotisants et 850 sympathisants) a donc décidé de remettra en route la machine : " nous passons à autre chose (…) nous allons redémarrer nos commissions et lancer une grande campagne d'adhésion, chose que nous n'avons jamais faite".
Le pouvoir de nuisance de Jean-Paul Boré est-t-il assez lourd pour inciter l'élue de Haute-Garonne Carole Delga à faire de nouvelles propositions ?
Lire aussi : INTERVIEW Yvan Lachaud : “Je suis un homme de consensus”
Coralie Mollaret