RÉGIONALES Les Républicains : Dominique Reynié est-il éligible ?
Depuis plusieurs semaines, l'éligibilité de la tête de liste Les Républicains aux Régionales est remise en cause. A l'origine de la polèmique : le sénateur-maire Les Républicains de l'Hérault Jean-Pierre Grand.
Dominique Reynié ne fait pas l'unanimité dans son propre camp. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà que l'éligibilité du candidat récemment encarté chez Les Républicains est remise en cause. Le 18 octobre, Jean-Pierre Grand, sénateur-maire LR de Castelnau-le-Lez (Hérault) donne l'alerte. À travers une lettre envoyée au président des Républicains Nicolas Sarkozy, l'élu assure qu'il y a une faille dans la domiciliation en Aveyron de Dominique Reynié. Le politologue parisien soutient pourtant être locataire d'un appartement où il "reçoit son courrier, ses avis d'imposition (...) et ce depuis toujours". Or France 3 démontre, preuve à l'appuie, que Dominique Reynié ne loue qu'une chambre individuelle au domicile de sa mère, depuis seulement le 1 er mars 2015.
Pour être éligible ce bail aurait dû être signé avant le 1er janvier 2015, comme l'indique l'article L 339 du code électoral : " Sont éligibles au conseil régional tous les citoyens inscrits sur une liste électorale ou justifiant qu'ils devaient y être inscrits avant le jour de l'élection, qui sont domiciliés dans la région ou ceux qui, sans y être domiciliés, y sont inscrits au rôle d'une des contributions directes au 1er janvier de l'année dans laquelle se fait l'élection, ou justifient qu'ils devaient y être inscrits à ce jour."
"il existe un risque de radiation"
Le vice de procédure avait été constaté au préalable par l'avocat de Dominique Reynié. Selon Valeurs Actuelles, ce dernier lui aurait même donné quelques astuces pour résoudre son problème : "ouvrir un compte EDF (...) ou mettre le compte EDF existant au nom du candidat" et "faire basculer l’intégralité de la correspondance à l’adresse d’Onet-le-Château en effectuant la démarche auprès des services de la Poste pour le changement d’adresse", "domicilier le compte bancaire dans une agence proche d’Onet-le-Château" ou encore " conserver des tickets de caisse pour des achats courants effectués à proximité d’Onet-le-Château" auquel cas "il existe un risque de radiation de la liste électorale d’Onet le Château".
Dans un second courrier envoyé hier à Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Grand persiste et signe. Joint par nos soins, il estime que "le cas Dominique Reynié est un coma dépassé. Je suis un sénateur de longue date qui exige qu'on respecte les règles de la démocratie électorale et que le candidat que l'on présente soit éligible, pas inscrit de façon fantaisiste. C'est un minimum !". L'avocat Eric Rocheblave, candidat UMP malheureux du canton de Calvisson lors des dernières élections départementales, constate aussi ce manquement et dénonce le doute qui pourrait coûter cher à la listes des Républicains : "Quand un candidat attire le discrédit et fait des manoeuvres pour justifier une implantation locale, j'ai peur que cela se retourne contre lui. Il y a la possibilité que son élection soit contestée devant un tribunal."
Pour le moment, le président des Républicains Nicolas Sarkozy réserve sa décision. Il a jusqu'au 9 novembre (date limite de clôture) pour le faire. Si Dominique Reynié n'est pas écarté, la préfecture peut invalider sa candidature.
Baptiste Manzinali