GARD Le Département passe en revue ses bijoux de famille
Dans une situation financière tendue, l'exécutif socialiste est contraint de faire des économies. Celles-ci passeraient par la vente de certains bâtiments, propriété précieuse du Département.
Etranglé par la hausse des dépenses sociales combinée à la baisse des aides de l'Etat, le Département voit, depuis plusieurs années, sa trésorerie se réduire comme peau de chagrin. Dès son élection à la présidence en avril, Denis Bouad (PS) a lancé trois audits : organisationnel, financier et du patrimoine. Ce dernier, réalisé en interne, consiste à passer en revue les 300 bâtiments dont est propriétaire la collectivité. Une étude du coût des loyers a également été engagée. Selon l'exécutif, ils s'élèveraient à 3,3 M d'€ par an.
Hôtel Carénou et logement de fonction du Président
"Il nous faut réfléchir à notre patrimoine et à son coût de fonctionnement", déclare le Président. Les principaux biens du conseil départemental sont des bâtisses sans maître qui lui ont été léguées. Bien que splendides, elles s'avèrent parfois peu fonctionnelles pour les agents. C'est le cas de l'Hôtel Carénou, siège la direction de la commande publique, qui pourrait être mis en vente : "C'est un bâtiment avec des hauts plafonds, difficile d'accès et très énergivore qui n'est pas adapté au travail de nos agents", explique Denis Bouad. Selon le responsable socialiste, une telle vente pourrait rapporter 3 M d'€ aux caisses de la collectivité. Un chiffre qui doit encore être confirmé par France Domaine, le service de Bercy en charge de l'évaluation des biens immobiliers des collectivités et de l'Etat.
Que les amoureux de l'architecture du XIXème se rassurent : l'Hôtel Mouret, estimé à 1,8 M d'€ par France Domaine - ce qui, soit dit en passant, n'est pas très élevé - ne sera pas mis en vente. Le Département souhaitant converser ce superbe édifice, jadis propriété d’un riche négociant. Une incertitude demeure toutefois sur le logement de fonction du président. Situé à deux pas de l'hôtel du Département, près de l'auditorium, cet appartement de 120 m2 ne semble guère utile : "depuis que j'ai été élu président, je n'y ai dormi que deux fois. Et encore, c'était pendant la féria… La nuit a été courte !", raconte amusé Denis Bouad, originaire de Blauzac, à une vingtaine de minutes de Nîmes.
Les loyers renégociés
Les baux de location qui s'élèvent au total à 3,3 M d'‘€ par an sont aussi dans le viseur de l'exécutif. En septembre, celui du Mas des Abeilles et de l'Arche Botti ont été résiliés pour entamer des négociations avec les propriétaires. Une décision saluée à l'époque par l'opposition : "Là, je vous dis bravo !", s'exclamait Jean-Louis Banino du Bon Sens Républicain, "il est plus judicieux d'essayer de renégocier des loyers trop élevés que de taxer les Gardois".
Denis Bouad a également lancé une réflexion sur un rapprochement entre la direction de l'autonomie et la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), dont les champs d'action sont similaires. Situés dans le parc Georges Besse, les locaux de la MDPH représentent 500 000 € de loyers par an. "Il serait peut-être nécessaire en 2016 ou 2017 d'abandonner cette location", soumet le président Bouad. L'exécutif présentera le 28 janvier les conclusions des trois audits à l'ensemble des conseillers départementaux. Une réunion qui se tiendra à huis clos…
A suivre dans notre édition de samedi : LES SPÉCIALISTES Comment le conseil départemental vend-il ses biens immobiliers ?
Coralie Mollaret
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