CÉVENNES L'Ecole des Mines restitue son étude sur les ruisseaux couverts
Ce vendredi, à St-Ambroix, l'Ecole des Mines d'Alès a restitué, en présence de nombreux élus du bassin cévenol, sa dernière étude de hiérarchisation des ruisseaux couverts. Le travail est désormais dans les mains des collectivités locales.
L'existence des ruisseaux couverts est connue des Cévenols mais le temps les a plongés dans l'oubli. A partir de 1850, l'économie minière se développe à l'échelle industrielle au nord du bassin alésien. Mais le relief est incompatible avec une production de grande ampleur. Les exploitants construisent alors leurs plates-formes sur les ruisseaux qui bordent les villages. 27 km de tunnels de pierres et de chaux peuvent alors supporter des milliers de tonnes.
En 2012, le fantôme des ruisseaux couverts est réveillé par l'effondrement d'un terrain de tennis à Robiac-Rochesadoule. Puis un ruisseau éclate à Molières-sur-Cèze, et un glissement de terrain a lieu à La Grand'Combe. Il est temps de réagir.
L'Etat et l'Ecole des Mines lancent une étude l'an dernier, où 70 ouvrages sont hiérarchisés, selon leurs priorités en terme de sécurité. "15 communes sont concernées, notamment La Grand'Combe et Robiac, où les enjeux sont les plus forts. Je pense notamment aux écoles", avance Bernard Vayssade, enseignant-chercheur à l'Ecole des Mines.
Dans un premier temps, l'étude préconise quelques ajustements comme adjoindre du béton, ou changer un mortier. Mais il faudra aller bien plus loin. Entre 32 et 70 millions d'€ devraient être nécessaires pour sécuriser l'ensemble du réseau. "C'est une fourchette large, le tracé du réseau est encore imprécis. Il y a des zones où on n'a pas pu aller", regrette le scientifique. Désormais, la suite est entre les mains des collectivités - communes et intercommunalités -. "Il faudra, en priorisant, faire des montages financiers avec elles. Certains territoires comme Molières-sur-Cèze bénéficieront d'une vigilance approfondie", avance le sous-préfet d'Alès.