SITOM Déchets : le nouveau centre de tri fait baisser la facture
La mise en service du centre de tri permet, selon le président du SITOM* Hervé Gièly, de faire économiser 1 M d’€ aux communes en 2016.
Le Sitom Sud Gard reste peu connu du grand public. Pourtant, ce syndicat dont le budget flirte avec les 20 M d’€ traite au quotidien les déchets ménagers de 305 000 habitants. Lundi soir, le conseil syndical* s’est réuni dans l’incinérateur au mas de Cheylon, afin de prévoir les dépenses et recettes du budget 2016. Si certains élus ont échangés quelques courtoisies politiques, les débats, sur le fond, n’ont pas vraiment suscité de polémique. Et pour cause : en 2016, le coût pour les collectivités d'une tonne de déchet triée est estimée à 158 € contre 280 € l'année dernière.
Baisse des cotisations des communes
Cette situation résulte de la mise en service, courant 2015, du centre de tri* « qui a permis de nous faire économiser plus d'1 M d’€ », annonce fièrement Hervé Gièly. Avant d'argumenter : « Nous avons cassé le monopole du seul centre de tri qui existait à Nîmes. Géré par la société BS Environnement, les prix étaient nettement supérieurs à la moyenne du marché ».
Autre motif de réjouissance : la cotisation des communes au SITOM qui diminue de 8,21%. Chaque année, les 81 communes adhérentes au syndicat lui versent une contribution pour financer son fonctionnement. En 2015, cette dernière s'est élevée à 6,21 € par habitant. En 2016, elle sera de 5,70 €, ce qui représentera au total 1,7 M d’€. « J'ai décidé de la baisser puisque l'augmentation décidée en 2012 avait pour objectif de financer les études pour la construction du centre de tri. Aujourd'hui, il est créé », poursuit l'élu.
Le principal poste des recettes reste la facturation du traitement des déchets, estimée à 14 M d’€ en 2016. Le syndicat devrait également bénéficier des 3,1 M d’€ de subventions des éco-organismes à travers la REP (responsabilités élargies des producteurs). Il s’agit d’une sorte de « taxe écologique » payée par les distributeurs de produits à des organismes collecteurs privés, tels que Ecofolio, EcoD3E ou Eco-Emballages… Eco-Emballages qui, rappelons-le, avait été épinglé en 2008 pour avoir placé de l’argent aux Îles Caïmans !
Ces subventions au même titre que le produit des ventes de matériaux triés (1,6 M d’€ en 2016) seront redistribués aux communes. « Notre syndicat n'a pas vocation à s'enrichir mais à diminuer le coût du traitement des déchets pour les communes », appuie Hervé Gièly. Le Sitom garde cependant les redevances payées, chaque année, par ses délégataires, comme Véolia pour l'incinérateur ou Paprec pour le centre de tri.
Extension des bureaux à l'incinérateur
Côté dépenses, pas de grandes évolutions, si ce n’est les charges de personnel (19 agents), estimées à 930 000 €, soit 100 000 € de plus qu’en 2015. Cela s’explique par « le recrutement, en 2016, d’un ingénieur en chef et d’un agent de pesée pour faire face aux nouvelles amplitudes horaires du centre de tri », commente le président. Pour héberger ces nouveaux employés, Hervé Gièly souhaite agrandir les bureaux à l'incinérateur pour 380 000 € : « Nous allons vendre ceux de Jean Jaurès, expertisés par France Domaine à 498 000 € », informe le président du SITOM.
Cette extension permet également, sur le long terme, d'anticiper l'évolution de loi NOTRe, dont la philosophie s’inscrit dans la fusion des structures. Aujourd'hui, le Gard compte 13 syndicats de traitement des déchets.
Coralie Mollaret
* Syndicat de gestion et traitement des déchets dans le sud du Gard.
* Les 81 communes sont intégrées dans 2 communautés d’agglomération et 6 communautés de communes. Le conseil syndical est composé de 55 élus.
*La gestion du centre de tri (construit par le SITOM) a été déléguée à l'entreprise Paprec.