Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 22.01.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1106 fois

NÎMES Travaux TCSP : l’Agglo interpellée par l’association A.R.B.R.E.S

En rouge, le directeur de cabinet de Nîmes Métropole face à une militante de l'association A.R.B.R.E.S. Photo : Coralie Mollaret.

Hier le directeur de cabinet de Nîmes Métropole est tombé nez à nez avec des militants de l'association A.R.B.R.E.S. Ces derniers estiment que les travaux du TCSP, autour de l'écusson, mettent en danger le patrimoine arboré. 

À Nîmes, les arbres sont un sujet épineux. Les 400 micocouliers et platanes qui bordent l’écusson sont défendus avec passion par l’association A.R.B.R.E.S. L'ancien président de Nîmes Métropole, Jean-Paul Fournier, en sait quelque chose : lors des premiers travaux du TCSP, le tribunal administratif l'avait condamné à replanter des arbres sur le pourtour de l'écusson, suite à une requête de ladite association. Aujourd'hui, à l'heure de l'extension du Tram'Bus autour de ce même écusson, les militants associatifs reprenant du service. Mais cette fois, c'est Yvan Lachaud, qui est aux commandes.

Hier matin, entouré de la presse, le directeur de cabinet du président de Nîmes Métropole, Julien Devèze, arpentait le boulevard Gambetta en assurant « qu’il n’y a pas de détérioration du patrimoine arboré ». Le hasard faisant souvent bien les choses, il tombe nez à nez avec plusieurs militants qui estiment, a contrario, que « charte de l’arbre », édictée par le service des espaces verts de Nîmes, n’était pas respectée

- On vous a envoyé tout un tas de lettres et nous n’avons jamais eu de réponse, vilipende Claudine Martel, militante.

Le regard ébahi, Julien Deveze interroge : Mais à qui les avez-vous envoyées ? Nous, nous n’avons rien reçu, sinon nous vous aurions répondu. On a mis en place une méthode de concertation et de communication pour éviter justement ce genre de chose.

- Aux espaces verts, à la mairie !, répond Claudine Martel. « Mais ce n’est pas la mairie qui a la maîtrise d’ouvrage du projet, c’est Nîmes Métropole », s'agace Julien Devèze.

Mairie et préfecture ont accordé des dérogations

Agnès Bessas, un petit bout de femme énergique se joint aux échanges : « La charte de l’arbre exige qu’il y ait un périmètre de sécurité de 2 mètres entre le tronc de l’arbre et les travaux. Or, on le voit, il n'y a pas 2 mètres ! Les travaux vont abîmer les arbres et ses racines ! ».

Photo : Coralie Mollaret.

Le directeur du chantier d’Eurovia, Kadda Chebli, décide lui aussi d’intervenir : « Madame, nous avons demandé à la préfecture et à la mairie de Nîmes deux dérogations qui nous ont été accordées ».

Le visage de la militante se décompose : « Ah, d’accord, on fait des lois, des règles et il y a des dérogations ! Nous, ce que l'on voit ce sont des racines coupées. C’est comme ça que les plantantes sont contaminés par la maladie du chancre coloré. On l’a vu après les travaux de Feuchères ».

14 000 € d’amende depuis novembre

Sur le fond de l’affaire, Nîmes Métropole et l’association semblent irréconciliables. Si le respect stricto sensu de la charte entraînerait un ralentissement considérable des travaux, Nîmes Métropole a mis en place tout un processus pour protéger le patrimoine arboré. Tout d’abord, les troncs des arbres sont protégés par des tuyaux en plastique « au cas où un engin passerait trop près », explique le technicien de l’Agglo Christophe Lods.

À l’angle de la rue des Lombards, un micocoulier a comme un coup dans l’aile… Penché sur la voie, il tient debout grâce à une grosse racine qui passe sous la boucherie du boulevard Gambetta. « Vous voyez, nous allons modifier l’aspect du chantier pour ne pas l'abîmer », assure Julien Devèze. Concernant les racines, la charte interdit de couper celles qui mesurent plus de cinq centimètres de diamètre. « À chaque fois que nous devons couper une racine, nous appelons un technicien des espaces verts de la mairie », explique Kadda Chebli. Selon Nîmes Métropole, Eurovia se serait acquitté de 14 000 € d’amende depuis novembre pour non-respect de la charte de l'arbre.

Chantier sur le boulevard Gambetta. Photo : CM.

Coralie Mollaret

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