GARD Denis Bouad sur l'emploi : "Nous ne sommes pas les maîtres à bord"
C'est un budget complexe qui a été débattu hier matin lors de l'assemblée départementale, alors que les dotations de l'Etat ont diminué de 11 millions € en 2016.
Quelles sont les priorités de la majorité "relative" du président Denis Bouad dans le budget 2016 ? C'est la question que beaucoup se posaient hier matin à l'auditorium de la Maison du Département.
Le PS doit convaincre une partie de la droite avant que le budget soit définitivement voté en avril prochain, et ce, malgré de profonds désaccords. "Votre rapport manque d'une vraie orientation. Le Gard a besoin d'un cap" s'est exprimé le conseiller départemental du Bon sens républicain Laurent Burgoa, fustigeant une croissance démographique supérieure à la progression de l'emploi. Mais pour Denis Bouad, la problématique dépasse son champ de compétence : "L'emploi et le développement économique, ce n'est plus mon problème, c'est la compétence de la région et des intercommunalités. Nous ne sommes pas les maîtres à bord." Mais c'est aussi l'encours de la dette qui inquiète à droite, qui a augmenté entre 2010 et 2014 de 247,8 M€ à 391 M€. Des chiffres qui n'ont pas manqué de faire réagir Thierry Procida (UDI), lancé dans une tirade poétique, comparant le département au Titanic, "si le passé ressemblait pourtant à la croisière s'amuse...". Et Denis Bouad de répondre : "Le problème, c'est que vous allez couler avec nous."
Recentrer sur des compétences principales
Alors que le rapport indique que la culture reste une part non négligeable du budget départemental, sans être pourtant une compétence obligatoire, Nicolas Meizonnet (FN) n'a pas manqué d'interpeller le président afin qu'il recentre ce budget sur des compétences principales, autorisant toutefois "d'aider la Fédération françaises de courses camarguaises". L'élu frontiste s'en est pris aux dépenses salariales, "elles ont explosé", donnant pour exemple certains bureaux où les fenêtres étaient ouvertes pour cause de sur-chauffage. "Renoncez aux prochaines hausses d'impôt. Les gardois ne les comprendraient pas. Le chef que vous êtes ne peut faire payer aux concitoyens les négligences de ses pairs." Nicolas Meizonnet a par ailleurs estimé "inacceptable que le RSA soit verser à des réfugiés ou des prisonniers purgeant leurs peines." La réponse de Denis Bouad : "Le RSA est un droit qui s'applique à des ayants-droits. On ne peut pas accepter deux façons de gérer les bénéficiaires de ce pays".
Le président du conseil départemental a par ailleurs annoncé vouloir créer un syndicat de coordination entre le réseau interurbain Edgard et les transports de l'agglomération nîmoise Tango.
Baptiste Manzinali