Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 11.03.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 386 fois

PONT DU GARD Le président de la CCPG : "nous avons vécu trop bien"

Claude Martinet, président de la CCPG (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Depuis quelques semaines, les mauvaises nouvelles s’amoncellent pour la Communauté de communes du Pont du Gard entre l’annonce de la fermeture de la centrale EDF d’Aramon et les pertes fiscales qui vont avec et les velléités de départ affichées de Vers-Pont-du-Gard et Argilliers.

Le président de la CCPG Claude Martinet fait le point sans détour sur la situation de l’interco qu’il préside.

Objectif Gard : L’avenir de la CCPG est-il vraiment menacé par l’arrêt de la centrale EDF, comme on l’entend depuis quelques semaines ?

Claude Martinet : Menacés nous le sommes, dans la mesure où cette fermeture nous impacte fiscalement d’une manière importante (3,9 millions d’euros de pertes fiscales annuelles, ndlr), et quand on supprime pratiquement 40 % des revenus… Ce sera notre capacité de prendre les mesures nécessaires qui permettra d’augmenter notre durée de vie. Si on ne fait rien, cette durée de vie est relativement limitée.

Justement, quelles mesures comptez-vous prendre pour survivre ?

On va jouer sur tous les tableaux. Fiscalement, nous allons faire quelques arbitrages. On va aussi jouer sur les services, qu’on ne trouve nulle part ailleurs et qui ont été mis en place à une époque où il y avait de l’argent, et qu’on va peut-être revoir à la baisse. Dans ces services, il y a le service de nettoyage des rues, qui est un plus donné aux communes, le transport à la demande utilisé essentiellement par les personnes âgées, l’école de musique en milieu scolaire, le bus de la mer ou encore la participation aux rythmes scolaires avec un soutien financier de 40 euros par enfant. Nous allons également jouer sur le budget de fonctionnement, voir les améliorations à apporter, notamment au niveau de la masse salariale, qui est ce qui pèse le plus. Enfin, nous voulons aussi accélérer le développement économique, faire venir des entreprises, on en parle beaucoup depuis longtemps et il ne s’est pas fait grand-chose. On avait peut-être trop de confort, et ce confort nuit aux initiatives.

Ces mesures permettraient de compenser les 4 millions d’euros de manque à gagner ?

Quatre millions ça me paraît difficile, mais en prenant ces mesures, on prouve qu’on peut trouver des solutions jusqu’à 2023. Si on a de quoi envisager d’aller plus loin, pas de problème. Mais imaginons que ces mesures ne soient pas suffisantes, on se posera la question de reprendre une démarche (concernant l’avenir de la communauté de communes, ndlr), cette question restera à l’ordre du jour pendant plusieurs années. Mais l’idée est aujourd’hui de prouver qu’on a les moyens de tenir compte tenu qu’on n’est pas pris à la gorge par la CDCI (la commission départementale de coopération intercommunale, ndlr), qu’on peut prendre le temps de la réflexion.

Pour vous, l’éclatement est-il le pire des scénarios ?

Je pense que oui. Ça fragiliserait chaque commune dans la négociation. Je ne suis pas sûr que les communes qui voudraient partir aient mesuré l’impact aux niveaux fiscal et des services.

Que pensez-vous des décisions prises par Vers et Argilliers ?

Cette envie vient de je ne sais pas où. Argilliers, ça date de 2012, et Vers c’est beaucoup plus récent. Je ne sais pas exactement ce qui les motive, mais il ne faut pas tout mélanger. Après, leur départ ne mettrait pas en péril la CCPG, mais la fragiliserait en termes de population, au plan réglementaire.

D’après-vous, quel rôle joue la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) dans cette affaire ?

Je pense que la vision la CCPU, c’est que dans cette optique de l’évolution réglementaire, au plus de population il y a, mieux c’est. Je ne vois que cet intérêt. Après, il peut aussi y avoir un intérêt de communication, avec Uzès et le Pont du Gard qui marcheraient de pair.

Dans ce contexte difficile, sur quels projets travaillez-vous pour l’intercommunalité ?

On va s’orienter vers le développement du tourisme et le développement économique, avec des actions de soutien et d’accélération pour faire venir des entreprises sur le territoire. Il va falloir adapter la fiscalité, on ne pourra pas demander à des entreprises de venir et monter à outrance la CFE (Cotisation foncière des entreprises, ndlr).

Ça veut dire que l’effort fiscal serait principalement concentré sur les ménages ?

Non, on a de la marge. Nous avons vécu trop bien, et notre fiscalité n’est pas cohérente avec celle de nos voisins.

Propos recueillis par Thierry ALLARD

Thierry Allard

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