MONOBLET Arrivée de migrants : le show du FN au village
Il y a des causes qui ne laissent pas les élus du FN insensibles. Qu'une vingtaine de migrants de Calais débarque prochainement à Monoblet révolte profondément le maire FN de Beaucaire, Julien Sanchez, et le secrétaire départemental du parti, Yoann Gillet, qui n'ont pas hésité à faire 1h30 de route pour s'indigner sur la place publique.
Il est 17h30 à Monoblet. Le village est paisible, comme souvent. Ce qui n'est pas habituel, c'est ce petit groupe de militants FN qui patiente sur la place de la mairie. Un quart d'heure plus tard, voilà ceux que tout le monde attendait, les indignés du jour : Julien Sanchez et Yoann Gillet !
Armés de leurs tracts « Stop à la submersion migratoire », ils sont venus manifester leur opposition à l'arrivée de migrants dans cette commune de 700 habitants. « C'est dramatique. Nous avons déjà un taux de précarité et de chômage suffisamment importants ! Et nous savons que les migrants sont à la charge de l’État et coûtent très chers. Nous voulons que la France récupère ses frontières et sa souveraineté », clame Julien Sanchez. Quelques heures après les actes terroristes à Bruxelles, l'édile n'hésite pas à faire le lien entre « les attentats et l'arrivée de clandestins sur le territoire français ». Parmi eux, « il y a des terroristes en puissance », dénonce Yoann Gillet.
Pour les deux hommes et leurs camarades, l'attitude du maire est « irresponsable ». Ce dernier fait justement son apparition à la sortie de la mairie. « Vous auriez pu me prévenir de votre visite », lance Philippe Castanon à Yoann Gillet avant de s'engouffrer dans sa voiture. Il expliquera ensuite que c'est l'association départementale des Pupilles de l'enseignement public qui met à disposition des migrants un ancien internat de 36 places transféré il y a trois ans sur Alès. La structure sera transformée en centre d'accueil et d'orientation, géré par l'association La Clède. « Ce sera un lieu de transition pour les migrants, explique le maire. Ils vont se reconstruire ici pendant quelques temps et soit ils repartiront, soit ils demanderont le statut de réfugiés ». La date de leur arrivée n'est pas encore connue.