Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 27.03.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 751 fois

LE PORTRAIT Alès : Alexandre Fournier, l'étoile montante de la cuisine

Alexandre Fournier est apprenti au Relais Sarrasin de Vézénobres. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Alexandre Fournier, à peine âgé d'une vingtaine d'années, a déjà l'exigence d'un grand chef étoilé. Tout juste médaillé d'or régional du meilleur apprenti de France, il prépare désormais l'épreuve suprême nationale en septembre.

Il pourrait en parler pendant des heures durant. La cuisson d'un gigot de sept heures n'y suffirait pas. Et pour cause. Pour Alexandre, la cuisine est plus qu'un métier, c'est un art, un défi de patience et de dosage, une passion ornée de sacrifices. "Dans un plat, il n'y a pas besoin de grand chose. Il est important de sentir chaque saveur. Ensuite, j'aime m'exprimer selon mon humeur. Si la tendance est au poivre ou à l'acide, je déstructure l'assiette, comme une explosion", commente l'apprenti en 2e année de Brevet professionnel au CFA d'Alès.

Tout commence à 8 ans. A l'âge des parties de football entre copains, Alexandre découvre l'univers gastronomique dans le restaurant de son oncle Jean-Louis. C'est la décoration qui attire alors l’œil du jeune homme. "Les mélanges de couleurs m'attiraient. Puis je me suis intéressé à la cuisine. J'y passais toutes les vacances. A 14 ans, j'y faisais la plonge. A 16 ans, je suis entré au CFA avec une préférence : les entrées et les desserts", note-t-il.

"Le concours est un combat"

Mais Alexandre est avant tout un challenger. Il aime l'adrénaline et a besoin de se fixer des objectifs pour avancer toujours plus loin. Dès sa première année d'apprentissage à Alès, il termine 3e au Trophée Durand, organisé par des chefs gardois. Dès lors, les compétitions s'enchaînent, en plus de son cursus scolaire. "Je ne compte pas mes heures. Je prends parfois plusieurs semaines pour trouver un bon dosage. Je trouve l'inspiration dans la nature, dans la forme des paysages, dans les champs de fruits", précise-t-il.

Avec des ravioles de maquereau et une farce pochée, il obtient à 17 ans la seconde place du concours national Chef en or, devant 2000 autres candidats.  Il décroche également la médaille d'argent départementale du meilleur apprenti de France et participe à l’émission télévisée Objectif Top Chef. "Avec la présence permanente des caméras, on apprend à gérer le stress".

Avec ce coquelet farci, Alexandre a obtenu la médaille d'or des épreuves régionales du meilleur apprenti de France. DR

Son prochain défi se trouve à Paris. En septembre, il représentera sa région pour le concours du meilleur apprenti de France. Objectif : démarrer par la grande porte et ouvrir un restaurant au Canada, suivre les pas des chefs étoilés. "Je veux amener le savoir-faire français outre-Atlantique, même s'ils n'ont pas les mêmes produits", ambitionne-t-il.

En attendant, le futur entrepreneur continue de faire ses preuves en duo complice avec son oncle au sein du Relais Sarrasin deux étoiles de Vézénobres. Comme une avance sur le temps, le restaurant porte déjà son nom : "La table d'Alexandre". "Je suis devenu son ombre. L'élève a dépassé le maître. Mais je suis toujours là pour le conseiller", admet avec bienveillance Jean-Louis Fenayrou. A la rentrée prochaine, le jeune prodige souhaite continuer avec une mention complémentaire "Dessert à l'assiette", puis tenter, "pourquoi pas", le championnat de France des desserts. L'aventure culinaire ne fait que commencer.

Eloïse Levesque

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