Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.05.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 574 fois

FERIA DE NÎMES La maîtrise d'El Juli, la malchance de Castella et l'avenir pour Lorenzo

El Juli aura été grand, il harangue le public qui lui permettra de sortir une énième fois par la porte des Consuls (Photo Anthony Maurin).

Plus une place disponible, no hay billetes pour l'alternative d'Alvaro Lorenzo qui a coupé l'oreille de son second, trois appendices pour El Juli (1+2) et un mouchoir blanc pour Sébastien Castella à son premier.

Si ce matin le sorteo est allé en faveur de Juan Bautista, cet après-midi, c'est pour El Juli que le sort s'est montré clément. Après une corrida de 3h, retardée de 10 minutes et avec un changement de toro assez long, les aficionados en ont certainement eu pour leur argent!

Alvaro Lorenzo pour ss première série de matador de toros (Photo Anthony Maurin).

Pour ce dernier paseo sans doctorat, Alvaro Lorenzo voyait un amphithéâtre bi-millénaire archicomble l'attendre au tournant de sa vie taurine. Des débuts décidés au capote, un échange de capes et muleta avec son parrain Julian Lopez "El Juli", quelques mots à son témoin Sébastien Castella et l'affaire était lancée. Très doux, adroit et surtout à droite, le toreo proposé par Alvaro Lorenzo respire la franchise et la jeunesse. L'épée l'empêchera de couper sa première oreille en tant que matador de toros.

Petite discussion d'alternative entre Alvaro Lorenzo, El Juli à gauche en parrain et Sébastien Castella à droite en témoin (Photo Anthony Maurin).

El Juli montre que le toro passe où le décide le madrilène (Photo Anthony Maurin).

El Juli, en bon parrain mangeur d'enfants qu'il est, comptait bien sortir en triomphe de ses arènes, là où il a lui aussi pris son alternative. Des rythmes changeants, une volonté certaine mais des muletazos très inégaux feront qu'il coupera un premier appendice après son duel. Normal mais surprenant au vu de ce qui va suivre.

Sébastien Castella ici très à l'aise et avec une gestuelle artistique et vraie (Photo Anthony Maurin).

Sébastien Castella s'offrira les plus belles passes de capote de la tarde sur son premier exemplaire. Une faena variée, un excellent placement, un accord quasi parfait avec son toro en ajoutant à cette recette du succès des gestes de haute volée. Le Biterrois se sent bien à Nîmes et le fait voir au public qui n'hésite pas trop à lui octroyer une belle oreille de poids.

El Juli, une vraie leçon de tauromachie, un moment rare, un faenon (Photo Anthony Maurin).

Second toro pour El Juli, première leçon de tauromachie en direct pour Lorenzo. Excellent toro, qui répète inlassablement et qui est doté d'une noblesse sans vice exceptionnelle. Le madrilène s'amusera même à faire 13 ou 14 passes sans bouger un orteil! Majoritairement gauchère, la faena exécutée par El Juli sera un modèle de perfection, de justesse et de savoir-faire. Le public gronde, se chauffe et les deux oreilles tombent après une estocade de vérité (pour une fois) qu'il fallait au moins souligner. Deux pavillons blancs, un sourire énorme, une vuelta entière avec ses deux oreilles en main et une nouvelle porte des Consuls pour le plus nîmois des espagnols, ole!

Sébastien Castella dans le dos a fait frémir les gradins nîmois par son courage (Photo Anthony Maurin).

Aïe... Ouille... Beurk... Voilà les mots lancés par la foule furieuse avant une énorme bronca. A ce moment, le toro de Sébastien Castella, son dernier, se casse la patte avant gauche, se fait traîner par le maestro aux 4 coins des arènes pour attendre une décision du palco qui normalement ne doit pas changer la bête car le tercio de piques est achevé (nous en sommes au tout début de la faena). La décision arrivera une fois la mise à mort effectuée. L'empresa (ou la Mairie?) offre le sobrero, le toro de réserve, à Sébastien Castella pour s'excuser de cet incident de lidia. Le Biterrois a le don de faire revivre les toros. Ce réserve se perdait dans le sable mais dès l'entame de la faena, le moteur lui est bizarrement revenu. Dans le dos, le Français fait passer le toro au plus près, dans les cornes, les frissons gagnent les gradins. Pas d'oreille mais un premier contrat qui en appelle d'autres (oreilles) dès lundi soir!

Alvaro Lorenzo, le geste sûr même si le jeune a dû rêver différemment son alternative, l'avenir est à lui (Photo Anthony Maurin).

Cette fameuse oreille, le néo-matador ira la chercher avec le coeur, les tripes et autre chose... Son toro s'abîmera le sabot (qu'il perdra en fin de faena mais l'assemblée ne réagira pas) dès son entrée. Il ne sera pas trop marqué par ce coup du sort mais Alvaro Lorenzo en tirera le maximum. Une passe après l'autre, il gratte son succès. Dans des terrains peu faciles, le maestro s'attaque à un toro qui est à nouveau fixe. Mais pour faire tomber le mouchoir blanc de Laurent Burgoa, président de la course, il faut plus que cela. C'est ce qu'Alvaro tentera de faire... Et il y parviendra avec les honneurs! Une belle oreille.

Alvaro Lorenzo est allé chercher sa première oreille en tant que matador de toros avec le coeur et les tripes (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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