FAIT DU JOUR Henry Brin : « Le bilan de Serge Alméras a un goût d’inachevé »
Vice-président à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Gard, Henry Brin se lance dans la bataille pour la présidence de la CMA. L’électricien d'Aigues-Vives sera face, en octobre, au boulanger alésien et président sortant, Serge Alméras.
Objectif Gard : Toutes les entreprises (environ 19 000) appelées aux urnes en octobre ne vous connaissent pas forcément. Pouvez-vous vous présenter en quelque mots ?
Henry Brin : Je suis un homme passionné et j’espère être passionnant (rires). Je suis artisan électricien depuis l’âge de 19 ans et, plus j’avance dans la vie et plus je me dis que lorsque l’on veut représenter les autres, il faut être humble. L’interview que vous avez réalisée de Serge Almèras m’a montré qu’il était comme je le vois... Un peu dépassé !
Avant d'évoquer le bilan de M.Alméras, revenons sur un point : le président sortant vous a proposé de faire une liste d’union pour ce scrutin. Pourquoi avoir refusé ?
Je n’ai pas trace de cette proposition de liste d’union ! De toute façon, s’il nous avait proposé de repartir avec lui, je suis pas certain que nous aurions accepté. Quand nous sommes arrivés aux affaires, nous avions un projet. Aujourd’hui, il a un goût d’inachevé.
Que remettez-vous en cause ?
C'est surtout sa méthode : il ne sait pas jouer collectif !
Pourtant, vous avez plusieurs délégations à la CMA…
Moi, je parle d’exemples concrets. Je suis en charge de la formation professionnelle et du projet IFMA (Institut de formation des métiers) à Nîmes. Le Préfet vient visiter les locaux, on oublie de m’inviter… Je suis membre de la commission communication, on oublie de m’envoyer les comptes rendus et quelques fois de m’inviter à la commission… Effectivement, on peut jouer sur les mots, mais moi je n’ai pas envie d’aller sur ce terrain-là. Il y a d’autres institutions consulaires qui sont meilleures que moi pour ça (sourire).
Sur le fond, que remettez-vous en cause ?
On a manqué des opportunités avec les EPCI*. La loi de décentralisation (Loi NOTRe,) leur a donné davantage des pouvoirs en matière d’aménagement et d’actions économiques. Avec Jacques Bourgade (vice-président de la CMA et membre de sa liste, NDLR), on souhaitait travailler davantage avec eux pour obtenir des moyens… Mais on s’est essoufflé. Il n’y avait pas de réelle volonté de la part de Serge Alméras.
Avez-vous des exemples concrets concernant cette coopération ?
Un certain nombre d’EPCI, comme Nîmes Métropole, nous avait au départ apporté des financements. Maintenant c’est terminé. Par exemple, l’Agglo de Nîmes : on avait un partenariat de plusieurs dizaines de milliers d’euros sur l’accompagnement des artisans impactés par le premier projet du TCSP. On aidait les artisans à préparer leur dossier, on était présent à la commission du TCSP… Aujourd’hui il n’y a plus rien.
Quelles sont vos autres propositions pour ce scrutin ?
Mutualiser avec les autres réseaux consulaires (CCI et Chambre d’agriculture). La problématique de nos TPE est vraiment transversale. Les chambres consulaires sont régulièrement interrogées par les collectivités territoriales sur des projets comme la création de zones artisanales ou commerciales, des réaménagements de coeur de ville. Il ne faut pas tomber dans les erreurs du passé, mais penser à l'avenir, au développement du territoire.
Autre enjeu de ce scrutin : la répartition des ressources. C’est à la CMA régionale de le décider. Pour quel modèle êtes-vous : la répartition des financements par rapport aux projets (Languedoc-Roussillon) ou au nombre d’entreprises sur le territoire (Midi-Pyrénées) ?
Ni l’un ni l’autre ! Il faut casser la méthode, là encore. Il n’y a pas une bonne méthode en Languedoc-Roussillon et de mauvaise en Midi-Pyrénées. Il faut conserver le meilleur de chacun plutôt que de vouloir imposer un modèle qui, par définition, ne respectera pas les autres…. Je suis désolé, mais avant de dire quel est le bon système, il faut être responsable. Il faut regarder la typologie exacte de l’ensemble des départements. La clef de répartition des ressources doit retrouver un savant équilibre entre les projets et la typologie du territoire.
Sur votre liste, vous avez Jacques Bourgade, mari de l’adjointe au tourisme de la ville de Nîmes. Est-ce que vous espérez un soutien de Jean-Paul Fournier ?
Je ne vais pas le refuser ! Mais de là à le réclamer, non. Moi j’ai beaucoup de sympathie pour le sénateur-maire de Nîmes, au vu de son passé à la Chambre des Métiers et de son action qui a permis de valoriser l’artisanat gardois. Après vous savez, l’élection c’est une affaire entre les artisans et les candidats.
Propos recueillis pas Coralie Mollaret
*EPCI : Établissements public de coopération intercommunale.
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