BAGNOLS La perspective d’une fête votive de 3 jours inquiète des commerçants
« Ça fait 34 ans que j’ai cet établissement, et la fête votive a toujours été du vendredi au mercredi » : la gérante du café de la Bourse Sylviane Buttazzo s’inquiète, et elle n’est pas la seule.
Ainsi, sept des plus gros cafés-restaurants du centre-ville l’ont choisie pour porter leur parole face à la perspective de voir passer la fête votive de six jours à trois.
« On est inquiets, il faut que la mairie prenne conscience de l’impact »
Si rien n’est officiel, le directeur de cabinet du maire de Bagnols Jérôme Talon l’admet, « c’est en effet une solution envisagée. » Une solution qui aurait tout l’air d’un problème pour les cafetiers et restaurateurs du centre-ville : « sur trois jours, si un soir il pleut c’est la catastrophe, affirme Sylviane Buttazzo. Pour nous, c'est pour survivre, pour payer les charges. On est inquiets, il faut que la mairie prenne conscience de l’impact d’une telle décision. »
Mais pourquoi la mairie envisage-t-elle de réduire la voilure sur la fête votive ? « On a eu beaucoup de casse l’année dernière avec un manque de tenue de certains forains, explique Jérôme Talon. Nous avions déjà averti l’année d’avant, les choses ne se sont pas passées comme nous le souhaitions. » Un argument qui ne tient pas pour Sylviane Buttazzo, qui avance le fait que les forains ont proposé un protocole d’accord avec la mairie.
Sur ce document, que nous nous sommes procuré, les forains s’engagent notamment à « respecter le jour et l’heure d’arrivée pour l’installation des caravanes d’habitation », à installer leurs manèges « impérativement le mercredi à partir de 15 heures sur appel des placiers ou de la police municipale, à tour de rôle » ou encore à « verser un chèque de caution de 300 euros représentant d’éventuelles dégradations. » Côté mairie, Jérôme Talon reconnaît que la proposition des forains va être étudiée, « et la décision sera prise en fonction. »
« La décision sera prise d’ici quinze jours maximum »
Le directeur de cabinet du maire affirme également que d’autres commerçants seraient pour un passage de la fête à trois jours, « car ils trouvent qu’elle les paralyse plus qu’autre chose, en monopolisant les parkings. Qu’on laisse à six jours ou qu’on passe à trois, il y aura toujours des mécontents. »
En attendant, si la cafetière « ne cherche pas le conflit » avec la mairie, elle regrette que le rendez-vous qu’elle a demandé « avec insistance » avec le maire n’ait été fixé qu’à la mi-juin et craint que la décision définitive soit prise avant. Il y a en effet des chances, d’après Jérôme Talon : « la décision sera prise d’ici quinze jours maximum, et nous communiquerons à ce moment là. Il sera alors temps de râler. »
Thierry ALLARD