NÎMES Pissevin et Valdegour : les premiers contours de la rénovation urbaine dévoilés
Le projet du paysagiste-urbaniste Alain Marguerit a été retenu pour réaliser le renouvellement urbain des quartiers de Pissevin et Valdegour.
La présentation officielle du maître d’oeuvre, hier matin, pose la première pierre d’un vaste ouvrage : le renouvellement urbain de Pissevin et Valdegour. Ces deux quartiers de 15 000 habitants, répartis entre colline et plaine sur 180 hectares, ont été intégrés en 2014 au nouveau programme de l'ANRU (Agence Nationale Rénovation Urbaine). Cette classification leur permet de bénéficier des crédits sonnants et trébuchants de l’État afin d'améliorer leur cadre de vie. L’un des piliers essentiels pour rétablir de l'égalité dans ces territoires, en proie à d'importantes difficultés économiques et sociales.
À l’issue d’un dialogue compétitif (forme de marché public), le projet urbain de l’Atelier Marguerit a été sélectionné par un jury, composé notamment de la ville de Nîmes, de l'Agglomération ou encore d'Habitat du Gard... « L’Atelier-Marguerit a proposé le plus de changements », relève Laurent Burgoa qui, précautionneux, insiste : « pour l’instant, ce sont des grandes lignes. Le projet sera débattu et des choix seront faits en concertation avec les habitants ».
Raccrocher les commerces aux grands axes
Construit dans les années 70, Pissevin et Valdegour ont été pensés pour loger rapidement les travailleurs. « Les commerces sont installés au milieu des quartiers et ne dialoguent pas avec l’extérieur. Il y a un manque de mixité fonctionnelle », diagnostique l’urbaniste. Pour y remédier, le cabinet d’architecture a travaillé sur les « grands axes » : « nous devons les raccrocher sur les grands lieux de flux comme l’avenue Kennedy ou la route d’Alès. Ce secteur ouest, porte d’entrée la plus directe de Nîmes depuis l’autoroute ».
La redéfinition des tracés urbains est également primordiale pour Alain Marguerit : « Il faut faire des rues, des avenues, casser des viaducs et souterrains pour que ces quartiers sortent de leur enfermement ». Construit de manière monolithique, les grands collectifs ne sont plus adaptés à la vie des habitants. « Il faut construire des maisons, des bâtiments intermédiaires, des petits collectifs. Nous devons redéfinir des îlots privés par rapport aux espaces publics. Cela permettra aux habitants de s’approprier réellement leur espace », prévoit l'urbaniste. Au total : 800 logements sont voués à être détruits.
Parallèlement, une discussion est entamée avec Nîmes Métropole au sujet du tracé de la ligne 2 du TCSP, prévue en 2020. « Le souhait de l’État était que ce tracé traverse Pissevin », a rappelé Laurent Burgoa, référent de l’Agglo pour les dossiers nîmois de rénovation urbaine.
Un projet sur dix ans
Ces premières orientations sont vouées à être débattues avec les habitants. « La concertation n’est pas un problème mais une solution », a martelé Alain Marguerit. Pour ce faire, une Maison du projet devrait voir le jour à Pissevin en novembre.
Estimée à 220 M, la mairie devrait prendre en charge un tiers de cette rénovation urbaine, qui s'inscrit dans le temps : « sur le premier ANRU du Chemin-Bas d’Avignon qui a démarré il y a 10 ans, nous n’en sommes qu’à 70 % de réalisation. C’est dire que c’est toujours compliqué de faire des opérations tiroirs ».
Fin 2018, le projet urbain devrait officiellement être arrêté et fera l'objet d'une convention entre les différents partenaires.
Coralie Mollaret