GARD Le député Patrice Prat quitte le PS : "le temps de la clarification est venu"
Le député de la troisième circonscription du Gard a donc quitté le Parti socialiste aujourd’hui, comme l’ont révélé nos confrères du Midi Libre.
Contacté, le parlementaire explique que sa décision est « mûrement réfléchie. »
« Il n’est plus possible de faire évoluer les choses de l’intérieur »
« Il faut avoir le courage de la cohérence, on ne peut pas depuis deux ans exprimer des désaccords avec la politique menée, aller jusqu’à signer deux motions de censure contre une majorité à laquelle je suis supposé appartenir, et ne pas aller jusqu’au bout », poursuit Patrice Prat, qui faisait partie des frondeurs.
Car depuis plusieurs mois, la position de l’élu était devenue « de moins en moins soutenable » : il y a eu la loi Macron, puis avant la loi Travail, « l’épisode de la déchéance de nationalité qui a fini par (le) persuader qu’il y avait une dérive possible du pouvoir. » Alors le député, qui ne peut pas « faire semblant, taire (ses) opinions » et qui pense qu’il n’est « plus possible de faire évoluer les choses de l’intérieur » a estimé que « le temps de la clarification est venu. »
En quittant le PS, Patrice Prat dénonce également les partis politiques qu'il continue de juger « nécessaires » mais qui en l'état sont « des machines à gérer les carrières et à investir les candidats qui ne sont plus le réceptacle des bouillonnements de la société civile » ainsi qu’un monde politique « qui passe l’essentiel de son temps à mentir et à trahir. »
« Il faut renouveler les générations, les pratiques et les idées »
Le député milite pour « une recomposition du paysage politique qui est inévitable et souhaitable, il faut une nouvelle gauche et une nouvelle droite, reprendre les choses à zéro, renouveler les générations, les pratiques et les idées. » Une vision que Patrice Prat se dit prêt à défendre « localement et s’il le faut à l’échelle de la France. »
Candidat à sa propre succession l’année prochaine, Patrice Prat ne compte pas rejoindre un autre parti et pronostique que sur sa circonscription, « si on ne sait pas dépasser le PS, s’adresser à toute la gauche, ce n’est pas l’alternance qu’on imagine qui aura lieu, ce sera un député FN. »
En attendant, le laudunois l’affirme : « j’assume la part de risque, on comptera les points en 2017. »
Thierry ALLARD