FAIT DU JOUR La vraie rentrée, c’était Bellegarde
Hier matin, loin des micros et caméras, loin des personnalités politiques, les élèves de Bellegarde faisaient leur rentrée pour la première fois dans leur nouveau collège.
France 3, France Bleu, Midi Libre, La Gazette, TV Sud, Le Réveil du Midi, Objectif Gard… Devant une armada de journalistes, Denis Bouad fait sa rentrée scolaire au collège Feuchères à Nîmes. Le président du Département et sa vice-présidente en charge des collèges, Nathalie Nury, ont choisi cet endroit pour vanter les travaux financés par leur collectivité, avant de filer à Gallargues, collège existant depuis 2014, pour répéter l'opération.
Pourtant, à quelques kilomètres de là, loin de l'attroupement politico-médiatique, se joue une scène impensable il y a encore quelques années, un véritable événement : l'entrée de 90 élèves de 6ème au collège de Bellegarde. Planté sur le plateau du Coste Canet, à deux pas de l'école Henri Serment, l'établissement flambant neuf de 5 900 m2 (22 M d'€) ouvre ses portes pour la première fois ce jeudi 1er septembre. Et personne n'est là... sauf Stéphanie Boussaha, l'adjointe du maire Juan Martinez en charge de l'éducation : "On attend cela depuis tellement longtemps !", se réjouit-elle. Ce vendredi, son maire prendra le relais pour la rentrée des élèves de 5ème, 4ème, 3ème.
Une mère de famille : "Ça va nous changer la vie !"
Vieux serpent de mer, les municipalités bellegardaises assurent, depuis les années 70, qu'il est nécessaire de doter leur territoire d'un tel outil. Mais pendant quarante ans, le dossier sera classé dans la pile "arlésienne". Il faudra attendre que l'édile Juan Martinez accède à la vice-présidence du Département en charge des collèges pour faire aboutir le dossier. Une bonne initiative si l'on en croit les réactions de ses administrés :"Ma fille n'aura plus à se lever une heure plus tôt pour prendre le bus et aller étudier à Nîmes. Ça va nous changer la vie !", lance Dominique, une mère de famille.
Sur les 600 élèves que peut accueillir l'établissement, plus de 300 se sont inscrits, provenant essentiellement de la commune. En octobre, l'installation de 230 nouvelles familles, sur la ZAC des Ferrières, reverra probablement à la hausse le nombre d'élèves.
À 8h15 ce jeudi matin, lorsque le grand portail noir s'ouvre, les élèves se ruent vers les tableaux d'affichage pour connaître leur futur classe (A, B, C ou D). Le principal, Lionel Roussey, s'adresse à la foule : "le collège est un bien commun dont on peut être fier. La 6ème, c'est un sacré changement pour vous, mais vous avez les moyens de réussir". Tandis que les sixièmes s'engouffrent dans leur nouvelle classe, les parents d'élèves, eux, assistent à une réunion avec le principal. Au menu des échanges : les horaires (8h25 - 12h25 / 13h55 - 16h) ; les prises de repas ; l'emploi du temps provisoire jusqu'au 17 septembre ; les transports scolaires ou encore la réforme du collège. Sur la question des transports, la municipalité a signé une convention avec le Département pour qu'Edgard transporte les enfants en dix minutes depuis la gare routière de Bellegarde.
Un collège sans nom...
La réforme du collège est un point auquel tient particulièrement le principal : "Avec le CM1 et le CM2, la 6ème fait partie du troisième cycle. L'équipe pédagogique (25 professeurs pour l'établissement, NDLR), a décidé d'accorder deux heures par semaine à l'accompagnement personnalisé (en demi-groupe) et deux heures aux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaire)". L'accompagnement personnalisé tournera autour du français, des mathématiques, de l'anglais et de l'histoire-géographie.
Après une visite de l'établissement organisée par deux assistants d'éducation, un parent d'élève interpelle : "Au fait, il a un nom ce collège ?". "Non, pas pour l'instant", répond le surveillant, "il faut attendre que le conseil d'administration du collège se réunisse pour faire une proposition au Département". Nul ne doute que certains ont déjà des noms en tête… L'inauguration, dans les prochains mois, offrira aux responsables politiques une session de rattrapage.
Tony Duret et Coralie Mollaret