FAIT DU JOUR Le Gard veut mettre le tourisme en bouteille
Le Gard… Ses monuments romains, ses plages mais aussi ses bonnes bouteilles ! Le Département réfléchit à faire émerger une filière autour de l’œnotourisme. Prévues en fin d’année, des « Assises du tourisme », permettraient de travailler en ce sens.
« C’est un retour aux sources », répond avec pudeur Denis Bouad, lorsqu’on lui demande ce que ça fait à l'ancien viticulteur, aujourd’hui président du Département, de parcourir les caves… Ce mercredi, comme chaque année pour les vendanges, responsables politiques et institutionnels du Gard visitent quelques domaines, triés sur le volet. Et bonne nouvelle : à l’instar de 2015, « 2016 sera un bon millésime », annoncent soulagés les professionnels du secteur, malgré « le fort déficit hydraulique » qui a entraîné une baisse de rendement.
Des initiatives nombreuses mais méconnues
Première escale de la matinée : le domaine Jean Jacques de Montcalm, au cœur de la Petite Camargue. Implanté à la frontière qui sépare Vauvert d’Aigues-Mortes, le sol sableux du vignoble produit, par an, 5 500 hectolitres de vins biologiques. L’une des fiertés du territoire. Le Gard trône d'ailleurs à la première place de la filière viticole biologique de France, avec plus de 7 000 hectares de vignes*. Questionné par le Préfet et le président de la chambre d’agriculture du Gard, le propriétaire énumère sa politique commerciale : organisation de dégustations de vins commentées et gratuites mais aussi, visites de caves sur rendez-vous.
L'escapade viticole se poursuit dans la vallée du Rhône, à la cave coopérative de Montfrin. Chatouillés par les effluves qui s’échappent du chai, les visiteurs découvrent une structure capable de vendanger le raisin de 106 agriculteurs. Son président, Jean-Louis Portal, a également mis en place des activités de promotion : « chaque jeudi soir, de juin à septembre, nous organisons un marché paysans ». Au printemps, « deux randonnées dans les vignes sont organisées permettant de visiter vignoble et cave ».
L’œnotourisme filière d'avenir
Modernisation des outils de production, visites commentées, marchés et autres animations… « Beaucoup d’initiatives se font, mais hélas elles ne sont pas assez relayées », regrette Jean-Louis Portal. Des propos corroborés par le président du Département Denis Bouad et son chef de service Philippe Castanet, chargé de l’aménagement agricole et la qualité alimentaire, qui plaident pour une « structuration » de ces actions.
Prévues en fin d’année, les Assises du tourisme, devraient permettre de converger en ce sens. Toujours en préparation, la manifestation réunirait autour de la table les acteurs du tourisme (ADRT*, gîtes...) et du monde agricole afin d’élaborer le Schéma départemental du tourisme. Une compétence partagée avec les agglomérations et la Région, depuis l’entrée en vigueur de la loi NOTRe. « Aujourd’hui, il y a tout un public qui est susceptible de venir découvrir, goûter et acheter nos vins », martèle Denis Bouad, avant d’énumérer les « appellations de qualité » du Gard comme les « Costières de Nîmes » , les « Côtes du Rhône » ou encore le « Duché d'Uzès».
Avec 4 M de visiteurs par an, le tourisme est le poumon de l'économie gardoise. La viticulture, avec ses 60 000 hectares de vignes, 700 vignerons indépendants et sa soixantaine de caves coopératives, est l'un des principaux secteurs d'activités. L'union des deux pourrait faire un grand cru.
*Soit 13% du vignoble gardois.
*Agence de développement et de réservation touristiques.
Coralie Mollaret