FAIT DU JOUR Maxenss, nouveau phénomène du web
Maxenss, jeune nîmois de 21 ans, est le nouveau phénomène du net. Sur You Tube, ses vidéos parodiques cumulent des milliers de vue.
Son humour inclassable a déjà conquis des milliers d'abonnés sur Facebook et You Tube. Sa dernière vidéo en date intitulée La Chanson de la Démonétisation compte à elle seule 1,5 millions de vue. Et si l'on fait abstraction des paroles - un enchaînement de vulgarités drôles et inspirés, Maxenss a tout d'un chanteur à mi-chemin entre la pop, le r'n'b et le rap français. Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est bien de l'humour dont il est question, et la qualité de production n'a rien a envier aux clips des PNL et autre Jul. La réalité dépasse peut-être même, légèrement la fiction. "Je ne m'attendais pas à un tel buzz. Tout est fait à l'instinct, de façon spontané" reconnait-il. En véritable autodidacte, il écrit, compose les mélodies qu'il enregistre dans le studio de son ami Martin Cannavo, et réalise ses propres clips avec un professionnalisme déconcertant. Un talent qui n'est pas dû au hasard : "Quand j'étais petit, je faisais déjà des sketchs, des montages pas drôles, mais c'était fait avec le cœur."
Un bac L en poche et quelques tentatives à l'université de Montpellier, Maxenss a tracé son chemin de façon précoce en créant sa propre boîte de production, Caméo, avec son ami Sofyan, et a surtout compris très rapidement le fonctionnement du web. "On est la première génération à pouvoir apprendre quelque chose à nos aînés." À côté de sa petite notoriété grandissante, Maxenss devient bénévole à l'ouverture de Paloma avant d'y trouver un petit boulot à l'accueil. "C'est un lieu que je porte très haut dans mon cœur, c'était comme ma deuxième maison." Un lieu qui le pousse aussi à créer, à s'ouvrir sur les gens et à développer sa culture personnelle. Chanteur du groupe de néo-metal Fysh jusqu'en 2015, il aura aussi l'occasion d'y jouer et de découvrir la scène.
"Dans le milieu du net, on appelle ça faire du troll."
Mais son destin est ailleurs. Ses vidéos humoristiques connaissent un succès de plus en plus grand et le poussent à affiner son style, entre la caricature des rappeurs, leur gestuelle, leur texte. Un œil non averti pourrait ne pas voir la supercherie. "On me prend pour un méga hipster. Dans le milieu du net, on appelle ça faire du troll. Je ne me prend pas au sérieux, mais, je le fais avec sérieux, c'est un peu paradoxal." À l'image de sa reprise de Hello (Adele) ou de Somebody that I used to know (Gotye), interprétés avec justesse jusqu'aux refrains volontairement saccagés. Maxenss crée aussi des personnages, comme celui de Michael Julson, rappeur aux fortes ressemblances vocales avec le Marseillais Jul, sur l'instrumental de Beat It, ou Sch.lag, inspiré du rappeur Sch.
À Paris, Maxenss veut réaliser son rêve de devenir comédien. "Dans l'absolu, je n'ai pas envie de me limiter à faire des clips, mais disons que c'est une source d'entrainement." Il tourne actuellement dans des courts-métrages et prépare d'autres projets ambitieux qu'il ne souhaite pas dévoiler pour le moment, "par superstition".
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Baptiste Manzinali