Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.11.2016 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 334 fois

DÉPARTEMENT Insultes et coups de gueule… La séance publique dégénère

Ce matin, en séance publique, le président PS Denis Bouad face aux syndicalistes. Photo : Coralie Mollaret.

Le "ta gueule" d'un cégétiste à un conseiller départemental de droite a mis le feu aux poudres. Le Débat d'orientation budgétaire est reporté sine die.

En France, le climat social est tendu et le Département du Gard ne fait pas exception. Ce matin, devait se tenir le traditionnel DOB (débat d'orientation budgétaire) à la Maison du Département. Discours à la main, les présidents de groupe s'engouffrent dans l'auditorium, pour échanger avec l'exécutif (PS-PCF-EELV) sur les choix politiques de 2017.

La situation financière est complexe : la baisse des aides de l'État et le haut niveau de dépenses sociales contraignent la collectivité à réaliser 20 M d'économies pour 2017. Parmi ces mesures : la suppression et/ou redéploiement de 80 à 100 postes (77 en 2016), sur fond de réorganisation des services avec l'entrée en vigueur de la loi NOTRe.

Cette politique révolte l'intersyndicale CGT-Sud (la CFDT n'a pas suivi le mouvement). Remontés, ces derniers manifestent depuis une bonne heure devant le Département. Comme à l'accoutumée, le président PS autorise les syndicats à pénétrer dans l'auditorium avant de prendre la parole. Une tolérance que l'on ne retrouve pas dans toutes les collectivités. Sous les encouragements de ses partisans, le secrétaire CGT du conseil départemental Christophe Jeanjean assène :

- " Vous ne tenez pas compte des revendications des syndicats. Vous ne tenez compte de rien ! Vous avez juste un objectif à atteindre, c'est tout !".

- "Au moins j'ai un objectif…", ironise Denis Bouad.

"On s'en branle de la loi NOTRe", balance un cégétiste

Les préoccupations des syndicalistes sont légitimes. Ils s'inquiètent des 275 contrats précaires du Département qui arrivent à échéance en fin d'année et aussi de la loi NOTRe qui transfère les compétences Économie et Transport à la Région et impose au Département de réorganiser ses deux services.

- "Pensez-vous vraiment que de Toulouse nous pouvons mettre en place une véritable politique de proximité ?", interroge Christophe Jeanjean.

- "Mais c'est la loi Monsieur, rétorque, impassible, Denis Bouad, je ne suis pas parlementaire".

- "On s'en branle de la loi NOTRe", balance grossièrement un syndicaliste qui heureusement pour l'assemblée ne joint pas le geste à la parole.

L'échange se poursuit. Les syndicalistes s'indignent et prennent le dessus sur leur responsable syndical dont le propos, peu structuré et décousu, leur laisse le champ libre. Dans le brouhaha, le président du Bon Sens Républicain Laurent Burgoa s'éructe, scandalisé par la scène qui est en train de se jouer. Il bondit lorsqu'un cégétiste répond "ta gueule" à Jean-Louis Banino qui venait de crier "dehors !" à la CGT.

L'assemblée s'est alors transformée en cours de récréation, sous le regard halluciné de quelques jeunes en contrat civique qui assistaient pour la première fois à une séance publique. Ils s'en souviendront...

Le DOB reporté

Après une suspension de séance réclamée par Laurent Burgoa, la droite demande expressément des excuses au syndicaliste auteur du "ta gueule" qui, entre temps, s'est (courageusement) fait la belle… Devant le refus de la CGT de s'excuser, la droite quitte l'assemblée. Denis Bouad décide alors de lever la séance. Le DOB est reporté sine die.

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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