GARD Denis Bouad : "La CGT et SUD ne sont pas les patrons de ce Département"
Ce matin l'affrontement entre syndicalistes et élus a entraîné l'ajournement de la séance publique. Le président (PS) Denis Bouad revient sur les contestations exprimées par les manifestants.
Objectifgard : Pourquoi avez-vous levé la séance publique ce matin ?
Denis Bouad : Ce n'est pas la première fois que la CGT et Sud font grève et que nous leur donnons la parole. D'habitude ils s'expriment puis ils s'en vont. Mais là, nous avons atteint un stade qui était inacceptable ! J'ai d'abord suspendu la séance publique sur demande du président du Bon Sens Républicain, Laurent Burgoa. Ce dernier a demandé à l'agent qui a dit "ta gueule" à un élu, de s'excuser. Il ne l'a pas fait. La droite a alors décidé de quitter l'auditorium. Je n'avais pas d'autre choix que de suspendre la séance.
Le dialogue social est visiblement compliqué au Département…
Je ne comprends pas que la CGT et SUD puissent dire cela ! Depuis qu'il est en place, le Directeur général des services a installé des commissions de travail qui se réunissent régulièrement. Il ne faut pas croire que la CGT et Sud sont les patrons de ce département. Il y a d'autres syndicats avec qui nous échangeons et avec qui ça se passe très bien.
La CGT et Sud s'opposent aux 80 à 100 postes supprimés ou redéployés pour 2017. Ils viennent s'ajouter aux 77 suppressions de 2016. Que leur répondez-vous ?
Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas de suppression de poste ? La loi NOTRe nous a fait perdre la compétence du développement économique et des transports au profit de la Région. Au premier trimestre 2017, nous allons redéployer une vingtaine d'agents du service économie sur nos autres services. Concernant les transports, les 25 agents auront le choix : rester ici ou partir à la Région. De toute façon en 2017, il ne se passera rien : la Région va nous redéléguer la compétence transport. Par ailleurs, un courrier co-signé avec la présidente (PS) de la Région Carole Delga a été envoyé à tous les agents pour les rassurer.
Outre la réorganisation des services, le Département baisse ses dépenses et la masse salariale est touchée...
Nous devons faire des économies du fait que l'État nous baisse les dotations (10 M en moins en 2017). À partir de là, nous avons baissé un certain nombre de budgets. Le seul budget qui ne baisse pas c'est le budget du personnel (136,8 M en 2015 contre 135, 9 M en 2017).
Les syndicats exagèrent selon vous ?
Écoutez, dans ce Département 93 % des 3 200 agents sont des fonctionnaires des collectivités territoriales, contre 80% à l'échelle nationale. Où est le problème là ?! Dans les trois agglomérations du Gard quel est le régime indemnitaire ? Quel est leur politique d'avancement ? Cette année nous mettons 300 000 € de plus sur la formation, cela fera 800 000 € de crédits qui seront inscrits au budget 2017.
Que va-t-il advenir des 275 CDD du Département ?
J'ai demandé à ce que l'on regarde ces contrats au fur et à mesure de leur renouvellement pour savoir lesquels peuvent être stagiairisés. Il faut trouver des solutions pour ceux qui sont là depuis des années.
Mercredi, le CHSCT* a rejeté (13 voix contre et 7 pour) l'intervention d'un cabinet extérieur pour évaluer les conséquences de votre réorganisation des services sur les conditions de travail des agents. Pourquoi ?
Ce cabinet allait nous faire perdre trois mois et beaucoup d'argent ! On a l'impression, lorsque l'on parle de réorganisation des services, que l'agent des routes qui a insulté un élu va se retrouver assistante sociale. C'est pas le cas ! On va faire la réorganisation telle qu'on doit la faire. Si nous devons prendre un bureau d'étude pour étudier des points spécifiques de cette réorganisation, nous le ferons. Les conditions de travail des agents ne sont pas impactées.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
*Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail