MANDUEL Yvan Lachaud et Franck Proust unis pour la gare TGV
Face aux annonces inattendues de la SNCF lors du Comité de pilotage du 27 octobre, Nîmes Métropole propose un compromis à l'entreprise ferroviaire : la réalisation anticipée de la gare de Manduel pour 2019 contre celle de troisième voie.
Ils s'en souviendront de la gare TGV de Manduel... Entre contestations virulentes d'une partie de la gauche et annonces tonitruantes de la SNCF lors du comité de pilotage du 27 octobre, le président UDI de Nîmes Métropole et le maire de Nîmes (par intérim) se battent bec et ongles pour défendre leur "projet du 21ème siècle". Hier matin, c'est ensemble qu'ils sont sortis de leur réserve pour avancer leurs solutions.
Deux problématiques
Contre toute attente, la SNCF a annoncé que seulement 2 TGV circuleraient par jour sur le contournement à l'ouverture de la gare de la Mogère (Montpellier) au printemps 2018. Des déclarations qui ont fait bondir l'édile de la capitale héraultaise, Philippe Saurel. "À juste titre", soutient Yvan Lachaud, "à mon avis, la SNCF a fait une erreur dans sa programmation avec la non concomitance des deux gares". En effet, l'ouverture de Manduel n'étant prévue qu'en 2020, les TGV ne seront pas assez remplis pour pousser la SNCF à mettre davantage de trains sur les rails… "La SNCF peut financer ces TGV parce qu'il y a 6 M de passagers par an (4 sur Montpellier, 2 M sur Nîmes). Mais si la gare de Manduel n'existe pas, elle n'arrivera pas à équilibrer son budget ".
Autre problématique et pas des moindres pour le Gard : la fameuse troisième voie dont la construction a été renvoyée aux calendes grecques par la SNCF. De quoi pénaliser les Gardois. "Les habitants d'Alès ou encore du Grau-du-Roi vont devoir prendre un TER pour aller sur Nimes, puis un autre TER pour aller sur Manduel avant de prendre leur TGV (…) Quand la présidente de la Région intervient en disant c'est scandaleux, elle a raison ! ", poursuit Yvan Lachaud.
Franck Proust rappelle, lui, que la problématique de cette troisième voie n'est pas financière : "Aujourd'hui, il y a une économie substantielle d'environ 15 M d'€ par rapport au projet initial. Les premières études démontrent que son coût approximatif est de 12 à 13 M d'€. On nous parle de problème technique… Cela, nous l'avons un petit peu découvert ! Aujourd'hui, c'est plus une question de volonté !".
Quelle solution ?
Pour sortir de cette mauvaise passe, Yvan Lachaud rencontrera le 21 novembre la SNCF. Adepte du compromis, l'élu UDI proposera à l'entreprise ferroviaire la signature d'une convention. Le deal ? L'anticipation de la réalisation de la gare de Manduel en échange de la construction de la troisième voie, au plus tard en 2021. "La SNCF est demanderesse d'avancer la construction de notre gare. Tant qu'il y a un écart entre les deux gares, l'entreprise connaîtra des coûts de fonctionnement élevés", assure le président UDI.
Pour ce faire, l'Agglo propose de débloquer 7 M d'€ pour réaliser d'ici 2019 l'avenue de la gare (seule voie d'accès à la gare TGV) qui part de la RD3 pour rejoindre l'arrière du collège de Manduel. "C'est un accord gagnant/gagnant", complète Franck Proust.
Les détracteurs…
Profondément agacé par les élus communistes et écologistes qui font campagne contre le projet, Franck Proust se dit "stupéfait" : "Comment aujourd'hui peut-on remettre en cause une telle infrastructure ? Le contournement est là ! Ces personnes-là sont contre tout ! Elles surfent sur la pauvreté et les échecs (...) Magna Porta est un projet économique et touristique. Avec un taux de chômage à 13,6 % dans le Gard, nous devrions tous défendre cette gare".
Coralie Mollaret