DÉPARTEMENT Les points-clefs du budget 2017
D'un montant de 903,8 M, le budget prévisionnel 2017 a été adopté hier matin à la Majorité.
Deuxième budget en situation de majorité relative, l'abstention des groupes d'opposition Le Bon Sens Républicains et UDI/Indépendants a permis d'entériner l'exercice 2017. "Contraint mais ambitieux", selon le président (PS) Denis Bouad, le budget s'élève à 903,8 M : 787 M pour le fonctionnement et 116 M pour les investissements.
Quelles économies ? Depuis trois ans, la baisse des aides de l'État (10M en 2017, soit 35 M depuis 2013) et les dépenses sociales, toujours très élevées, imposent au Département de réduire sa voilure. La réduction des dépenses de fonctionnement conditionne également l'abstention de la droite, impérative à l'adoption du budget.
De 2016 à 2017, ces dépenses sont maîtrisées avec une baisse de 1,3 %. Les frais de gestion diminuent de 10 M : baisse du budget communication, des frais de fonctionnement du cabinet… La subvention versée à l'EPCC Pont-du-Gard est également réduite de 500 000 € et le Département prévoit en 2017 de redéployer/supprimer de 80 à 100 postes.
Si le président du Bon Sens Républicain Laurent Burgoa salue globalement ces efforts, le centriste Thierry Procida est beaucoup plus critique : "nous ne nous satisfaisons pas de ces résultats qui ne sont toujours pas probants".
Schémas pour la Solidarité. Chef de file de la protection sociale, le Département est le premier acteur de la solidarité du territoire. 2017 marque l'entrée en vigueur de trois schémas départementaux 2016-2020 : celui lié à l'autonomie des personnes, à la petite enfance et à la famille ainsi que le PDI (Plan Départemental d'Insertion).
"Ces nouveaux schémas vont nous permettre de renforcer nos politiques de cohésion sociale en partenariat avec l’Etat, les collectivités et le milieu associatif dans un département où les enjeux démographiques sont importants", a commenté l'écologiste Bérengère Noguier, prenant pour exemple, "les 5 M consacrés à la construction ou la rénovation d’établissements sociaux et médico-sociaux destinés à recevoir des personnes âgées ou handicapées et les 68 M engagés au titre des politiques d’actions sociales, d’aide à l’enfance et à la protection maternelle infantile".
RSA : une éclaircie. Depuis les années 2000, les départements gèrent la gestion des 3 AIS (Allocations Individuelles de Solidarité) par l'État : APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ; RSA (Revenu de Solidarité Active) et PCH (Prestation de Compensation du Handicap). En 2016, le reste à charge* pour la collectivité devrait s'élever à 121 M.
Inquiétante, l'envolée du RSA, conséquence directe de la crise économique de 2008, a été mal compensée par l'État laissant un reste à charge au département du Gard de 69 M en 2016. Toutefois, "de juin 2015 à juin 2016, le nombre d'allocataires du RSA a, pour la première fois depuis 2008, connu une évolution à la baisse de 2,5 % (de 30 898 à 30 108 allocataires)", fait remarquer le vice-président PS aux Finances, Martin Delord. Le budget à été revu la baisse : 173,1 M contre 177 M en 2016. Une bouffée d'air…
116 M d'investissement. D'un montant similaire à celui de 2016, les investissements* seront financés par l'emprunt (environ 60 M) et par l'épargne brute dont 18 M proviennent de la hausse de la taxe sur le foncier bâti actée en 2016.
L'objectif de l'exécutif PS-PCF-EELV est "de maintenir un fort niveau d'investissement, crucial si nous voulons réellement dynamiser et accompagner le redressement de l'économie locale", a appuyé le président du groupe PS Olivier Gaillard. Ainsi, 40 M seront consacrés à l'entretien des routes. Les 17 M consacrés aux collèges permettront notamment de reconstruire l'établissement Jules Valès à Nîmes, de financer les études pour la reconstruction du collège de Remoulins ou encore de construire la halle des sports de Gallargues... Par ailleurs, 10 M sont programmés pour les travaux liés au Très Haut Débit.
La dette. D'un montant de 445 M, le taux d'endettement du Département est l'un des 10 plus importants de France, même si la capacité de désendettement est correcte : 7,5 ans. "Le recours à l’emprunt est limité. La différence entre l’extinction de certains emprunts et le fait d’en contracter de nouveaux a été réduit de moitié en 2016 pour atteindre 20M contre 60M entre 2013 et 2015", conclut Martin Delord.
CM
*Le taux habituel de réalisation des investissements est de 85%.