VILLENEUVE "Je veux voir le verre à moitié plein" : les vœux optimistes de Jean-Marc Roubaud
Il y avait comme un léger décalage, mercredi soir, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux du maire de Villeneuve au cabaret le Castel.
Un décalage entre un lieu éminemment léger et festif, et le champ lexical lourd employé par Jean-Marc Roubaud, du moins dans une large première partie de son plutôt long discours.
Des propos graves et une pointe d’optimisme
« Notre pays est en guerre » a ainsi lancé l’édile (sur une scène habituellement dédiée au french-cancan), en évoquant le terrorisme islamique, mené par des « barbares sanguinaires », face auquel « nous ne devons pas céder, continuer à défendre nos valeurs, notre culture, être fiers de nos racines. » Sur le contexte national, Jean-Marc Roubaud a estimé que « notre pays a perdu pied dans un contexte de mondialisation », et que la France devra soit « se réformer, soit mourir. » Comparant notre pays à l’Allemagne pour étayer la démonstration que « nous sommes le pays qui travaille le moins » mais aussi que nos voisins d’outre-Rhin « avec 44 % du PIB de dépenses publiques (contre 57 % pour la France, ndlr) n’est pas sous-administrée et avec des services publics plus mauvais », Jean-Marc Roubaud a estimé que ces dépenses publiques « plombent notre croissance, or seule la croissance est capable de créer de l’emploi. »
Le ton grave, Jean-Marc Roubaud a ensuite lancé que cette année « nous n’avons pas le droit de nous tromper, ce serait suicidaire ». Ceci dit, place à l’optimisme : « je voudrais voir le verre à moitié plein, et contribuer à le remplir », et l’édile d’évoquer « les atouts » du pays, du Grand Avignon et de sa commune, des atouts à mettre en avant via « le marketing territorial », lancé en 2016 visant à « attirer de nouvelles activités économiques. RTE a d’ailleurs choisi l’aéroport d’Avignon et va créer 115 emplois. »
Restant sur le Grand Avignon, Jean-Marc Roubaud a évoqué les « projets structurants » de l’agglo : « lors de mon élection, on m’a expliqué que la LEO était foutue, que le tram ne pourrait pas se faire, que Courtine Confluence était enterré et que la rénovation de l’opéra était impossible. Eh bien ces chantiers sont en route ! » Applaudissements nourris de la salle bondée. Côté Villeneuve, « j’ai souhaité mettre le pragmatisme et le volontarisme en avant pour moderniser notre ville avec une gestion irréprochable » estimera-t-il, avant de quitter de nouveau l’optimisme entrevu l’espace de quelques paragraphes.
« Dans cette période tendue, la gestion économique des communes s’avère être un exercice extrêmement difficile, voire périlleux », lancera-t-il en évoquant « la double pénalité » imposée par l’Etat aux communes, avec une baisse des dotations accompagnée du transfert de nouvelles compétences. « Nous avons pu continuer à investir sans augmenter les impôts, pour l’instant », déclarera Jean-Marc Roubaud en prononçant la virgule. « Jusqu’à quand allons nous pouvoir tenir ? Si les choses ne s’inversent pas, en 2020 la commune ne pourrait plus investir », poursuivra le maire, avant de préparer ses administrés à une éventuelle hausse de la fiscalité locale : « il faut être collectivement conscient des choix qu’on doit faire, qui seront responsables et importants. » Le budget prévisionnel et les taux n’ayant pas été votés pour l’instant, le suspense reste entier.
Pas d’annonces
Jean-Marc Roubaud tirera ensuite le bilan de l’année écoulée, arguant les bons chiffres de la sécurité, avec « entre 2013 et 2015 une baisse de 66 % des vols avec violences, de 42 % des destructions des biens, de 34 % des vols par effraction et de 40 % des cambriolages », mais aussi la « structuration de la ville, avec le rond point Guy-Devaux, l’aménagement du carrefour Bellevue, le chantier du boulevard Guynemer qui doit se terminer cette année ». Poursuivant sur les travaux effectués, le maire évoquera la Collégiale, la réhabilitation de la rue de la République, la poursuite du plan lumière et « la pose de la première pierre de la ZAC, nous avons un cruel besoin de logements à Villeneuve, les quatre dernières années nous ont vu perdre 1 000 habitants. Nous avions anticipé, mais les difficultés administratives ont malheureusement retardé les projets. »
Sur l’amélioration du cadre de vie, Jean-Marc Roubaud a défendu l’aspect développement durable des actions municipales : « nous avons accéléré sur les jardins secs et le zéro pesticide sur les espaces verts, instauré les circuits courts dans les cantines municipales et installé des bornes de recharge pour les véhicules électriques avec la CNR. » Le maire soulignera par ailleurs « la réussite du guichet unique » et celle des festivités, avant de remercier les associations villeneuvoises.
Voilà pour le passé, mais quid de l’avenir ? « Pour 2017, il y a des arbitrages à faire, il n’y aura pas d’annonces ce soir », a tempéré l’édile, avant de donner tout de même quelques projets à venir : la réfection de la voie de l’ancienne poste, l’avenue Pierre-Semard, une nouvelle tranche de la Collégiale, la poursuite des travaux du réseau pluvial du Montagné et l’achèvement de la révision du PLU. Le vote du budget primitif et des taux de fiscalité en dira plus sur les ambitions de la commune en termes d’investissements pour cette année.
Thierry ALLARD