NÎMES L’aile gauche du PS à l’offensive pour la primaire
Dans le Gard, les référents de Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Martine Aubry ont défendu la ligne de leur candidat pour le second tour, dimanche.
Les pro-Hamon étaient un peu plus nombreux, hier soir, à venir assister au débat depuis le Café Olive. Le représentant local du candidat à la primaire, Christophe Geneix, est tout sourire. Son candidat, ex-ministre de l’Éducation nationale, est arrivé en tête dimanche dans le Gard avec 34,9 % contre 33,2 % pour Manuel Valls. Rallié à sa cause, le référent d’Arnaud Montebourg, Anthony Alarcon, ne boude pas son plaisir : « ce que l’on appelait les minoritaires au PS sont aujourd’hui les majoritaires dans la primaire ». Et d'espérer de « nouveaux électeurs, au second tour de dimanche, pour renforcer la dynamique ».
Au-delà des réjouissances, la campagne de l'entre-deux-tours ne plaît pas à tout le monde : « Manuel Valls joue la politique de la terre brûlée, en remettant en cause l’attachement aux valeurs de la République de Benoît Hamon et sa stature d’homme d’État », fustige Anthony Alarcon. L’aile gauche du PS, elle, n’a pas changé de ton. Les frondeurs sont toujours aussi critiques à l'endroit de « cette gauche de gouvernement » qu’incarne Manuel Valls.
Des positions « différentes »
Christophe Geneix ouvre les hostilités : « les seuls points communs du programme entre Hamon et Valls sont la limitation à 3 mandats consécutifs, la suppression du 49.3 et l’interdiction de la GPA. Sur tout le reste leurs positions sont différentes… ». Et de valoriser les mesures du candidat Hamon fidèle, disent-ils, « à l’héritage séculaire du mouvement ouvrier » : « le revenu universel, la revalorisation du SMIC, la lutte contre la fraude fiscale, le recrutement d’enseignants, le droit de vote pour les étrangers… ». Socialiste de coeur et écologiste de raison, Alain Fabre-Pujol va même plus loin : « le vote de dimanche est un choix de société qui passe par la conservation des valeurs de gauche ou le basculement dans le social-libéralisme ».
Manuel Valls, social-libéral ? « Et encore, c’est gentil », sourit l’artisan de l’union de la gauche nîmoise en 95. Avec de telles différences affichées, comment l'union sera-t-elle possible au lendemain du second tour ? À écouter les Hamonistes, Manuel Valls et Benoît Hamon ne feraient pas partie de la même famille politique… « Nous avons des valeurs communes », concèdent-ils, affichant d'abord « le respect de la règle de la primaire ». Lundi, ils devraient tous se rassembler derrière le vainqueur. Du moins, en principe…
Coralie Mollaret