FAIT DU JOUR Comment vivent les habitants de Nîmes Métropole ?
L'Agglomération a commandé une étude sur le mode de vie de ses 255 500 administrés pour élaborer un «projet de territoire». Où vivons-nous ? Comment allons-nous travailler ? Zoom sur notre quotidien.
En médecine, avant de soigner, on commence par établir un diagnostic. C'est cette démarche que suit Nîmes Métropole en publiant une étude sur la vie quotidienne de ses administrés. Réalisé par l'agence privée Inddigo, cet état des lieux vise à mettre en œuvre le « projet de territoire ». Un projet pour planifier les actions de l'agglomération en matière d'habitat, de transport ou de développement économique, pour les trente prochaines années.
Un revenu au-dessous de la moyenne nationale
S'appuyant sur le recensement de l'INSEE* de 2013, Inndigo dénombre 255 500 habitants répartis dans 39 communes. Planté entre les Cévennes et la Camargue, la croissance démographique du territoire est positive. Elle résulte surtout des naissances, plus nombreuses que les décès. Aujourd'hui Nîmes Métropole accueille moins de nouveaux migrants : entre 1999 et 2008, le flux migratoire affichait une progression de 1,6 % par an, contre 1,1 % entre 2008 et 2013. Cette tendance est significative dans les villages limitrophes de Nîmes, (Marguerittes, Poulx…). Les raisons ? Les prix élevés du foncier, corrélés au manque d'offre en matière de logements… Par rapport aux objectifs définis par le SCoT 2007-2017 (schéma de cohérence territoriale), Nîmes Métropole présente un déficit de construction de 283 logements.
Les couples avec enfant, ou en âge d'en avoir, n'ont pas forcément les moyens de s'installer dans la petite couronne. Le revenu médian de Nîmes Métropole est de 17 700€ (15 230€ pour Nîmes et Saint-Gilles). Il est nettement inférieur à la moyenne nationale (19 785€). Aussi, la population active est en grande majorité composée de salariés, avec un taux de 35% contre 21% de cadres. À la recherche d'un logement plus spacieux et moins coûteux, les couples se dirigent donc en majeur partie vers les villages plus éloignés, comme ceux de Leins Gardonnenque. Fraîchement intégrées à Nîmes Métropole, le territoire a dépassé ses objectifs de construction de logements et a fait un effort en diversifiant son offre (construction de maison, d'appartement). Un moyen de préserver une certaine qualité de vie. Mais toute médaille a son revers. Cette urbanisation en périphérie grignote sur l'espace naturel et les terrains agricoles (90hectares en moyenne par an). Alors à long terme …
75% des trajets domicile-travail en voiture
S'ils déménagent, les métropolitains continuent de travailler à Nîmes. Et selon Inndigo, 75% des trajets se font en voiture. Son usage prépondérant occasionne la saturation de certaines voies comme la RD6068, la RD40 ou la RN106. À noter, le taux de mobilité des administrés est faible hors trajet professionnel. S'il augmentait, les embouteillages seraient encore plus problématiques.
La politique des transports est un véritable enjeu, tant écologique qu'économique. Le lancement de l'axe est-ouest du TCSP (Transports collectifs en site propre) est une bonne nouvelle pour le territoire. Parce que toujours selon Inndigo, les projets de contournement nord et ouest sont susceptibles de générer de nouveaux embouteillages… Nîmes Métropole possède de nombreux atouts entre autre, un réseau ferré qui reste à exploiter. L'utilisation de plusieurs moyens de transport est également à réfléchir.
Le diagnostic est établi. À l'Agglo maintenant de proposer ses mesures, et leurs mises en application. En espérant que le traitement prescrit sera efficace…
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
*Institut national de la statistique et des études économiques.