LÉGISLATIVES Entre accord secret et pacte national, Julien Plantier se lance
Julien Plantier pour les Républicains ou Yvan Lachaud pour l'UDI? Peut-être Thierry Procida à la place d'Yvan Lachaud, qui sait? Dans la bataille pour l'investiture de la droite et du centre sur la 1ère circonscription du Gard, c'est la lutte fratricide qui démarre. Une lutte finale?
Françoise Dumas (PS) est actuellement la députée de cette circonscription tant convoitée. Les enjeux y sont forts et la bataille s'annonce rude car le Front National viendra s'immiscer dans le propos le moment venu. En attendant la foudre, la droite et le centre font pleuvoir des grenouilles. Chamaillerie pour les uns, logique étroite pour les autres, le challenger n'est pas encore défini.
Sur le ring des prétendants, Julien Plantier, Les Républicains, adjoint aux Sports de la Ville de Nîmes. En face... Et bien on ne sait pas ! "Le 14 janvier 2017, le Conseil National Les Républicains m'a retiré la candidature et depuis, je n'ai aucune nouvelle du parti malgré les demandes de Franck Proust et de Jean-Paul Fournier. J'ai envoyé de nombreux courriers, toujours sans réponse. J'ai envoyé une lettre à François Fillon pour demander qu'il se positionne rapidement, en lui rappelant sa jeunesse d'homme politique et les choix qu'il a fait quand il est devenu un des plus jeunes députés mais je n'ai reçu aucune réponse. S'il m'investit, ça ira très bien!", sourit Julien Plantier.
Méli-mélo spatio-temporel
Pour mieux comprendre, retour en arrière, fin 2013 plus exactement. En vue des élections municipales, frères ennemis Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud, s'entendent. Le premier prend la ville, le second l'agglo et la 1ère "circo". Le deal est fait sur le seul nom d'Yvan Lachaud. Roulons.
Candidat depuis le printemps dernier, investi par sa famille politique depuis le mois de juin, Julien Plantier revendique la place si Yvan Lachaud n'y va pas. Et quand on parle de l'avenir, de la présidence de Nîmes Métropole voire des futures échéances municipales de 2020, les choses pourraient se compliquer si Yvan Lachaud partait aux Législatives... "Avec le non cumul des mandats appliqué dès cette année, les candidats doivent faire des choix. A-t-il trouvé une réponse à cette question?" lance le challenger.
"Si Yvan Lachaud annonce qu'il est candidat, bien évidemment, il aura tout mon soutien et celui des Républicains du Gard. Il a une certaine notoriété locale et nationale, l'accord est comme un droit de suite. Pourtant, à ce jour, je ne sais pas s'il est candidat", poursuit le jeune Républicain qui ajoute avoir le soutien de ses instances locales et attendre la réaction en national. Et de poursuivre, "je suis le candidat le mieux placé, il faut que le candidat soit de droite, pas du centre".
"Yvan Lachaud a toujours été un petit peu obscur"
Yvan Lachaud ne dit rien, pour l'instant. Veut-il suivre la logique nationale qui attribue la circonscription à l'UDI sans imposer le moindre nom ou veut-il rompre un pacte secret qui n'a d'enjeu que son honneur ? "Cela fait 6 mois que la vérité est cachée. Yvan Lachaud a toujours été un petit peu obscur. Tout cela est néfaste à l'engagement public, cela n'est plus acceptable. Ma démarche est sincère, elle a le mérite d'être honnête. J'apprends que Thierry Procida serait le candidat UDI mais, même si je le respecte, sa démarche n'est ni franche ni courageuse. On ne sort pas du bois maintenant ! Il n'y a pas de place pour les calculs politiques de ce niveau-là. Sur le site Internet de l'UDI, le candidat est double, Lachaud/Procida, c'est la seule dans ce cas!" affirme Julien Plantier.
"Dans tous les cas, ma démarche est raisonnée et réfléchie. C'est le moment de me lancer dans un combat politique sur un territoire PS marqué par le Front National qui est installé à Beaucaire. J'ai la volonté de représenter les intérêts de la circonscription, je pense être le meilleur candidat pour une alternance et je confirme ma candidature quelque soit le désaccord conclu" termine le candidat actuel.
Mais pour être candidat, il faut une suppléante. C'est Cristelle Hugounenq, élue de l'opposition (Christophe André) à Beaucaire, qui sera cette dernière. Ancienne candidate aux Départementales et aux Régionales, elle est impliquée dans la vie associatives et sportive de sa ville. "J'ai 41 ans, je suis impliquée en politique depuis 2008 et au sein de l'opposition à Beaucaire, nous avons une lourde tâche à accomplir. Je vis le FN au quotidien et ce n'est pas rose tous les jours... Le Front National est un miroir aux alouettes et me voir auprès de Julien, c'est important pour nos électeurs. Il faut revenir à ce que veut le peuple, que les gens aient les représentants qu'ils désirent. Les petits arrangements, c'est fini ! Les Républicains ne sont pas l'UDI".
Après quelques mots de reconnaissance envers Jean-Paul Fournier et la confiance réciproque qu'il met en lui, Julien Plantier redémarre. "Son soutien est la reconnaissance du travail accompli à ses côtés, cela m'encourage. C'est un marqueur fort d'une possible crédibilité à ma candidature. Il ne faudrait pas que les candidatures, si elles sont nombreuses, viennent donner une chance au Front National. Il reste 4 mois avant les Législatives mais avant cela, il y aura la Présidentielle, on y verra plus clair", conclut Julien Plantier.
Les premiers documents de campagne devraient arriver dans les prochains jours... Affaire à suivre.