PRÉSIDENTIELLE Laurent Burgoa (LR) : "François Fillon doit se retirer"
Référent d'Alain Juppé dans le Gard, Laurent Burgoa refuse de donner son parrainage au candidat (LR) François Fillon. Il s'explique.
Objectifgard : Le maire de Bordeaux a officiellement annoncé qu'il renonçait à la Présidentielle. Qu'en pensez-vous ?
Laurent Burgoa : Son intervention était digne et responsable. Alain Juppé a envoyé paître tout le monde, puisque les conditions ne sont pas remplies pour qu'il soit candidat… Hier, lors de son meeting au Trocadéro et sur le plateau de France 2, François Fillon a assuré qu'il continuait.
François Fillon est-il dans une impasse ?
J'en ai bien peur... Moi, j'ai gardé mon parrainage ! François Fillon a bafoué sa parole : on ne peut pas annoncer à tout le monde qu'une mise en examen le ferait abandonner, et se maintenir lorsque ça arrive. Quelle est la crédibilité donnée à la parole publique ?!
Alain Juppé a taclé la défense de François Fillon fondée sur la "dénonciation" envers la justice et les médias. Êtes-vous du même avis ?
On peut penser ce que l'on veut... Mais le président de la République est le garant des institutions. François Fillon avait toute légitimité à la sortie de la primaire. Je pense que sa communication l'a totalement décrédibilisé.
Lors du meeting de Nîmes, jeudi dernier, les responsables de droite ont fait généreusement huer les journalistes par les militants…
Moi, je pense qu'on doit respecter les gens. C'est tout.
François Fillon doit-il se retirer ?
Oui, François Fillon doit se retirer. La situation devient dramatique. On ne peut pas ignorer que des parlementaires, des maires, des élus disent "stop"… Même son directeur de campagne, Patrick Stefanini, a démissionné ! Ces gens-là veulent sauver notre famille politique. (...) J'entends les gens sur le terrain. Samedi, des électeurs m'ont dit qu'ils ont voté Fillon, mais qu'ils ne le comprennent plus… Il faut sortir du microcosme ! Après la primaire, on avait un tapis rouge. Aujourd'hui, la droite n'est pas certaine d'arriver au second ! Nous devons trouver une solution pour que la droite gagne cette élection.
Quelle serait cette solution ?
Je salue l'action du l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qui essaie de trouver une solution. Le plan B, c'était logiquement Alain Juppé, arrivé deuxième à la primaire. Si ce n'est pas lui, qui aura cette légitimité ? François Baroin ? Laurent Wauquiez ? Le plan B devra sortir d'ici 48h... Sinon c'est terminé. Alors, il faudra encore trouver les parrainages et les renvoyer avant le 17 mars au Conseil Constitutionnel. Moi, quelque soit le plan B, je signerai.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com