LÉGISLATIVES Le dissident socialiste Olivier Gaillard entre en campagne
Le vice-président du Département a lancé samedi sa campagne sur la 5ème circonscription. Il fera face à la socialiste Nelly Frontanau investie, elle, par le PS.
Un lancement de campagne, c'est avant tout une démonstration de force. Samedi à Sauve, Olivier Gaillard a rassemblé 450 personnes (selon les organisateurs) pour l’annonce de sa candidature aux Législatives. Parmi les invités : le président du Département, Denis Bouad, Soutien de la première heure. Le socialiste a toujours défendu son « ami », vice-président aux transports et président du groupe PS au Département. Selon lui, « c'est le seul qui est géographiquement implanté sur le secteur et qui peut permettre à la gauche de conserver le territoire ». Alors, quand on l'interroge sur les règles du PS, Denis Bouad n'a aucune honte à dire que « les règles, sont parfois faites pour être transgressées ». Chacun appréciera…
Dissidence socialiste
Les partisans d'Olivier Gaillard mettent en avant le score plus qu’honorable du Sauvain aux dernières Départementales. Avec Françoise Laurent-Perrigot, le binôme a enregistré 60% des suffrages, sur le canton de Quissac. Un canton, qui représente entre 20 et 25% de la population de la 5ème circo. Ce résultat traduit l’implication de l’élu sur son territoire. Une implication permise aussi grâce au PS et ses investitures. Parce qu’en Cévennes, un chose est sûre : le cœur de ses électeurs bat inlassablement à gauche. Le député PS sortant William Dumas a repris, en 2002, le flambeau de Damien Alary, lui-même élu en 1997.
Sa bonhomie en bandoulière, Olivier Gaillard, fait de la politique depuis 15 ans. Ce dont il est le plus fier ? La réhabilitation du centre ancien de Sauve (7 M€) dont il est le premier adjoint, et l’implantation de crèches dans la communauté de communes du Piémont Cévenol qu’il préside. Seulement aujourd’hui, le quinquagénaire a fait le tour. Il souhaite « apporter son expérience d’élu local » à l’Assemblée.
Ses ambitions se sont heurtées à celles de William Dumas. Si le sortant n’entend pas se représenter, il a choisi sa candidate : son attachée parlementaire et conseillère régionale, Nelly Frontanau. Quand les militants de la 5ème circonscription ont été appelés, en décembre, à désigner leur candidat aux Législatives, Olivier Gaillard n’a même pas tenté sa chance... Son entourage le certifie : les dés étaient pipés ! Les militants étant « acquis à la cause » du député sortant. Ses détracteurs, eux, font entendre un autre son de cloche : Olivier Gaillard n’a pas travaillé à convaincre les militants… Qui a tort ? Qui a raison ? Le 9 décembre dernier, Nelly Frontanau est officiellement investie par le PS avec 148 voix.
Son soutien à Emmanuel Macron
Mais Olivier Gaillard est du genre persévérant. Depuis plusieurs mois, il affute sa stratégie. Dès janvier, cet « homme de gauche » a apporté son soutien au candidat à la Présidentielle, Emmanuel Macron. Son approche « ni de droite ni de gauche » est, selon lui, « pertinente ». Elle correspondrait à « une autre façon d'envisager la vie politique », à l'instar de ce qu'il se fait au Département du Gard, vivant depuis 2015, au rythme de la majorité relative. Pour l’heure, le mouvement En Marche ne lui a pas accordé son investiture. « J’irai jusqu’au bout », certifie le dissident, quand certains de ses camarades s’inquiètent d’une défaite de la gauche. Historique sur ce territoire.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com