LÉGISLATIVES Le « ni-ni » de Françoise Dumas
Depuis plusieurs jours, les Socialistes ne savent plus à quel saint se vouer. Soutenir Benoit Hamon, le gagnant de la Primaire de la gauche ou rejoindre les rangs du populaire Emmanuel Macron ? Sachant que le candidat d'En Marche ne souhaite pas qu'on lui colle l'étiquette du successeur de François Hollande, en devenant la deuxième maison du Parti Socialiste.
Le députée PS de Nîmes, Françoise Dumas, tout comme ses alliés du pôle des réformateurs, a décidé... de ne rien décider ! Ou mieux, de ne pas apporter son soutien officiellement à Benoit Hamon, tout en refusant de parrainer l'ex-ministre de l'Économie. "Je ne parrainerai personne. De toute façon, ni l'un ni l'autre n'a besoin de mon parrainage", commente-t-elle. Drôle de conception de la vie politique de ne pas soutenir le candidat victorieux de son camp. Une "trahison" diront certains. La socialiste se défend : "depuis la victoire de Benoit Hamon, je me suis mise en retrait car son positionnement est trop éloigné de mes valeurs. Ces dernières années, il a largement combattu la politique du gouvernement, il était contre la Loi Macron, la Loi Travail.. et aujourd'hui, faudrait soutenir un frondeur ! Je n'ai de leçon de loyauté à recevoir de personne".
On peut aussi observer la déception de la socialiste face à l'attitude de Benoit Hamon : "Ce que j'aurais aimé, c'est qu'il se tourne vers le rassemblement des siens après sa victoire. Après la défaite de Juppé, à droite, tout le monde s'est rassemblé derrière François Fillon. Deux jours après son élection, Benoit Hamon a été très clair en déclarant qui m'aime me suive".
"Nous ne devons pas enjamber l’élection du Président"
Françoise Dumas ne prend pas de risque... La Présidentielle sera déterminante dans son choix aux les Législatives. "Nous ne devons pas enjamber l’élection du Président. Les investitures pour les Législatives dépendront de l'élection présidentielle. François Fillon c'est le pire pour combattre le Front National. Je veux un candidat crédible pour atteindre le second tour et nous éviter un duel Fillon/Le Pen. Et franchement, on peut supporter qui on veut mais si Marine Le Pen devient présidente, je pense que les questions autour des législatives seront différentes", s'énerve la députée, avant de conclure : "On fait comment pour gouverner si on se retrouve avec le FN à l'Elysée ? Je n'en sais rien. Ca risque, à mon avis, d'exploser et des accords législatifs se mettront en place pour affronter cet autre monde". Wait and see...
Abdel Samari