FAIT DU JOUR Bagnols : Lucas, deux ans après
« Deux ans que notre vie est entre parenthèses, notre famille était heureuse. »
Deux ans que la vie de la mère de Lucas Nathalie Tronche et de toute sa sa famille a basculé, depuis ce maudit 18 mars 2015 peu après 17 heures. Deux ans que le cadet de la famille Bagnolaise a disparu du domicile familial du quartier Saduran sans laisser de traces.
« Un cauchemar qui n’en finit pas »
Pas de traces, aucun signe de vie et une enquête qui laisse encore, malgré le temps qui passe, « toutes les pistes ouvertes, même la fugue on ne peut pas l’écarter », soupire Nathalie Tronche. Une enquête qui repose quasi exclusivement sur des témoignages, qui restent par définition fragiles, et qui manque cruellement d’éléments probants et incontestables.
Reste que le doute, qui baigne encore chaque aspect de cette affaire et qui interdit de fermer les différentes pistes, laisse une place pour l’espoir. « On s’y accroche en se disant qu’il est quelque part, poursuit la mère de famille. Mais on a vraiment besoin d’un signe de vie, vivre sans savoir si Lucas est vivant ou mort, c’est très difficile. » Plus tard lors de sa prise de parole devant une place Mallet garnie de plus de 300 personnes, Nathalie Tronche évoquera « un cauchemar qui n’en finit pas. »
Forcément, la personnalité de cet adolescent qui n’en est plus vraiment un, puisqu’il attendra sa majorité le mois prochain, est évoquée. « Quelqu’un d’heureux dans la vie, de curieux, un peu maniaque mais très doux et très gentil », se souvient son camarade scout Adrien, 18 ans, qui connaît Lucas depuis l’enfance. « Devenir vétérinaire, partir en Afrique pour s’occuper des animaux sauvages, c’était son rêve », dira Nathalie Tronche au micro en retenant ses larmes.
« On ne peut pas lâcher, on n’a aucune réponse »
Parce qu’il faut tenir, ne pas baisser les bras, la mobilisation de chacun compte : « Cette journée nous fait du bien, de voir que beaucoup de gens y croient, comme nous », note Nathalie Tronche. « On ne peut pas lâcher, on n’a aucune réponse », estime pour sa part Adrien, le camarade scout. « Cette mobilisation est primordiale pour maintenir celle des médias qui agit directement sur les moyens mis en place, le nombre d’enquêteurs est directement proportionnel au nombre de personnes ici présentes », estime le père Eric Tronche. Des enquêteurs de la SRPJ de Montpellier et de l’OCRVP dont Nathalie Tronche louera « la ténacité, qui est un grand réconfort pour nous. »
Présent depuis le premier jour, le maire de Bagnols Jean-Christian Rey a de nouveau assuré la famille du soutien de la municipalité, avant de donner « au nom de tous un message de solidarité sincère. » Eric Tronche appellera quant à lui à la poursuite de la diffusion la plus large des avis de recherche, lançant notamment un appel aux transporteurs routiers pour coller des avis sur les remorques de camions et ainsi diffuser la photo de son fils au delà de nos frontières : « Plus on fera de bruit, plus on aura de chances de toucher des témoignages. »
Pour continuer à faire parler de Lucas, une vidéo a été tournée avec l’aide du photographe Eddy Termini. Reprenant le principe du mannequin challenge, qui consiste à filmer des personnes figées, le film « retrace tout ce que nous avons entrepris pour retrouver Lucas », explique Cécile Lemierre, de l’association Retrouvons Lucas. La scène finale du film a été tournée à l’issue du rassemblement sur la place Mallet, avec la foule figée comme un symbole de ce temps suspendu depuis maintenant deux ans, terrible parenthèse toujours pas refermée.
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Le programme télé : un reportage sur la disparition de Lucas sera diffusé ce soir dans l’émission Sept à Huit, à partir de 18 heures sur TF1. Un autre suivra mercredi prochain à 14 heures dans l’émission Jacques Pradel L’Heure du Crime, sur RTL. Enfin, un troisième reportage sera diffusé samedi prochain (sous réserves de l’actualité) dans l’émission 13h15 le samedi, sur France 2. Autant de signes qui démontrent que l’attention des médias sur cette affaire ne s’essouffle pas.
L’avis de recherche de Lucas est ici.
Thierry ALLARD