Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 03.04.2017 - anthony-maurin - 5 min  - vu 451 fois

UNESCO Jean-Paul Fournier : « C’est important que les Nîmois s'impliquent »

Le Musée de la Romanité de Nîmes doit ouvrir en 2018. Son coût : 60 M€ (Photo : Coralie Mollaret)

Plus de 1000 personnes étaient présentes pour la première soirée nîmoise en vue de l'inscription de la ville au patrimoine mondial de l'UNESCO (Photo Anthony Maurin).

Le sénateur-maire de Nîmes a fait du tourisme la priorité de son troisième mandat : label UNESCO, Grands Jeux romains, rénovation des arches des Arènes... Tour d'horizon.  

Parlons un peu de la Romanité et du tourisme, deux choses qui vous tiennent particulièrement à cœur.

Créer un musée comme on va le créer, c'est quand même important. Je suis assez content d'avoir fait ça, ce projet me tenait à cœur depuis longtemps, puisque ça fait une dizaine d'années que j'y travaille. Il va être terminé cet été. Ensuite, pendant un an, nous allons mettre les collections et faire la muséographie. L'ouverture au public est prévue en juin 2018. C'est une belle réussite. Ça a été long à mettre en place, mais aujourd'hui c'est une réalité.

L'aspect visuel de la façade promise par l'architecte Elizabeth de Portzamparc est-il réellement respecté ? Certains se posent la question et ne trouvent pas trop de ressemblance...

Ah bon ? Sur une image, on peut faire parler l'imaginaire qu'on veut. Mais je trouve que la façade n'est pas mal, ça ne me dérange pas. L'impression des vagues et du drapé existe. Il y a dans la région des problèmes sismiques, on est obligé de s'adapter à la situation, un peu comme ce qui a été fait pour la pyramide du Louvre qui, elle aussi, devait être sans armature. Il faut attendre que ça soit fini, car l'éclairage et notamment le rétroéclairage vont donner l'aspect définitif de la façade.

Du coup, on ne touche pas aux quelques micocouliers qui sont sous la façade du Musée?

Ah non... On va les élaguer un peu (Il sourit) !

Impliquer les Nîmois pour l'UNESCO

Rêvons un peu et imaginons Nîmes classée à l'UNESCO en 2018. Nîmes, la tauromachie et l'UNESCO, ça fait bon ménage?

Je crois que ce sont deux choses différentes. Le classement UNESCO porte sur ''l'Antiquité au présent''. La tauromachie n'a rien à voir là-dedans ! Je trouve ça lamentable de s'exciter là-dessus... Tout au long de l'année, les Arènes sont plus utilisées pour autre chose que pour les corridas.

Donc la candidature n'est pas soumise à un rejet de la tauromachie par l'UNESCO ?

Bien sûr que non ! Je crois qu'ils ne se sont jamais posé la question. Nous avons un peu plus d'un an à attendre, en espérant que nous aurons ce label. Il y a des villes en Espagne, même en France avec Arles, qui sont classées et qui organisent des corridas.

Après la soirée de présentation du dossier UNESCO, d'autres animations sont-elles prévues autour de la candidature pour impliquer plus encore les Nîmois?

On pourrait, à l'occasion des Grands Jeux Romains par exemple, faire une animation médiathèque dans la foulée de cette soirée au Parnasse. Nous voulons arriver au total des 50 000 adhésions au Patrimoine mondial. On n'est pas loin des 30 000 mais nous aurons d'autres actions tout au long de l'été avec l'inauguration des Jardins de la Fontaine.

Comment expliquez-vous que ce compteur n'arrive pas à décoller ? Il y a plus de 150 000 Nîmois, et plus encore avec l'Agglo!

Les gens sont intéressés puisque la soirée a été un succès et qu'ils ont brandi leurs panneaux en masse. C'est peut-être parce qu'ils n'ont pas encore compris l'intérêt. C'est pour ça qu'il faut relancer, à chaque fois, jusqu'à l'obtention du label. Jusqu'à présent, nous n'avions pas la possibilité de communiquer, de faire de la publicité. Maintenant c'est un peu différent, le dossier est déposé, on ne peut toujours pas faire de la publicité sur cette thématique mais nous ferons des animations. Il y a une ferveur autour des spécialistes qui adhèrent à l'inscription de Nîmes à l'UNESCO, une ferveur qui n'est pas commune à ce qu'ils ont pu observer habituellement. Les experts vont bientôt passer pour prendre la température, pour voir si les Nîmois sont impliqués dans la candidature, c'est important de jouer le jeu. Les commerçants seront nos ambassadeurs pour faire passer le message à leur clientèle.

Les galères débarquaient dans les arènes pour une naumachie, une bataille navale factice (Photo d'archive Atnhony Maurin).

La fin des ferias, vous n'y pensez pas encore ? Leur possible remplacement par les Grands Jeux Romains ?

Non, ce sont deux choses différentes. Ces deux animations ont leur place dans le paysage culturel nîmois. Cette année, les Grands Jeux Romains seront même allongés d'une journée et nous allons multiplier des animations autour de cela avec nos commerçants et nos associations. Ils vont s'impliquer beaucoup plus. Les Grands Jeux ne sont pas une seconde feria, c'est un événement culturel de qualité à part entière qui lance la saison, avant la feria.

Pas de semi-marathon cette année 

D'ailleurs, que se passe-t-il pour le 30ème semi-marathon ?

On ne le fera pas cette année. L'organisation voulait à tout prix avoir une arrivée dans les Arènes et ça n'était pas possible. Les organisateurs ne veulent pas décaler le semi-marathon alors il aura lieu l'année prochaine.

Côté tourisme, seuls trois places de stationnement pour bus sont visibles... Comment allez-vous gérer cet afflux touristique qui serait de l'ordre de 30%?

Les touristes ne viennent pas tous en bus !  Ils peuvent stationner dans les parkings relais et venir en centre-ville avec le TCSP. Je crois que toutes les villes ont des problèmes pour stationner des bus, pas que Nîmes. Je ne sais pas s'il n'y aura que trois arrêts, il y en aura peut-être un peu plus. Actuellement, on travaille sur de nouveaux lieux de stationnement qui seront créés rue Cité Foulc. Et nous travaillons également avec le Département et l'Agglo pour identifier, en périphérie de la ville, d'autres lieux de stationnement.

Les commerçants du centre-ville attendent impatiemment l'arrivée de ces visiteurs après tant d'années d'asphyxie. Avez-vous des solutions pour qu'ils tiennent bon jusqu'en 2018-2019 ?

Je pense que les aménagements que nous avons fait en centre-ville sont bénéfiques. Bon, je comprends que les travaux les aient fait souffrir mais maintenant, c'est ouvert à tous les publics. Je pense qu'il y a un mieux dans toutes les animations que nous faisons, les Grands Jeux, les ferias, les concerts de l'été, l'éclairage des Jardins de la Fontaine, la Vuelta... Je pense que toutes ces animations leur permettront de mieux vivre. Par contre, il y a une demande des commerçants qui est de rallonger l'amplitude horaire du TCSP, du jeudi au samedi, jusqu'à 1h. Nous avons à plusieurs reprises sollicité l'Agglo qui est en charge du dossier mais nous n'avons jamais eu de réponse... Si on veut redonner un souffle de vie, c'est ce qu'il faut faire.

(Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Restauration de la totalité des Arènes 

La restauration des Arènes a mis longtemps à se dessiner mais les travaux sont arrêtés. Où en est-on?

Ça va reprendre en avril ou en mai. On redémarre cette année l'extérieur et l'intérieur, nous ferons les deux de façon concomitante. Le nouvel architecte des Monuments Historiques a souhaité qu'on retravaille dessus, parce qu'il s'est aperçu qu'il y avait quand même pas mal d'eau qui tombait de l'extérieur... Ça va durer plusieurs années, parce qu'on part pour la totalité de la restauration, quitte à le faire, il faut bien le faire! Je ne sais pas si on verra la fin mais bon...

Lire les précédentes interviews FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier : « Je serai peut-être candidat en 2020 ! »

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Propos recueillis par Anthony Maurin, Abdel Samari et Coralie Mollaret.

Anthony Maurin

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