PRÉSIDENTIELLE Bonheur national et déception locale pour En Marche
« On est sereins, parfaitement convaincus, ça sent bon » : un quart d’heure avant l’annonce des résultats, l’ambiance était bonne au QG gardois du mouvement d’Emmanuel Macron En Marche, au restaurant Le Pavillon, à Nîmes.
Le rétroprojecteur est fin prêt, réglé sur France 2. L’image fait un détour par le QG du candidat Les Républicains François Fillon, copieusement hué par les quelques 200 personnes qui remplissent le restaurant des Jardins de la Fontaine, dans lesquelles on aura notamment reconnu l’ancien premier fédéral du PS Stéphane Tortajada, et où la députée sortant de la première circonscription Françoise Dumas était attendue dans la soirée.
« On est en finale ! »
Puis vient l’annonce des résultats de ce premier tour, qui placent Emmanuel Macron en tête avec 23,7 % des voix. La salle explose, les gens se prennent dans les bras et les chants de stade, tels « on est en finale ! » sont scandés.
« On n’est pas surpris par ce score aujourd’hui, les progressistes vont marquer la France de leur empreinte, la France va retrouver sa place au niveau européen », se félicite le responsable gardois de la mobilisation pour En Marche Laurent Mespoulet. « C’est un moment historique, savoure le militant Eric Firoud. Jamais on aurait pu croire que les partis traditionnels seraient quatrième et cinquième, c’est hallucinant. » « On sentait François Fillon revenir, je suis très heureux qu’on soit en tête, il y a eu une réaction saine des gens, lance Gilles Ridel, président de l’association GarDigital. C’est le symbole d’un nouveau départ pour la France. »
L’animateur du comité local de Quissac pour En Marche Xavier Bosc savoure, et rappelle qu’« il y a un an, tout le monde se foutait de (sa) gueule ! » pour mesurer le chemin parcouru pour le mouvement de l’ancien ministre de l’Economie. Un autre élément est souligné par Eric Firoud, le fait que la candidate du FN Marine Le Pen soit deuxième : « elle a été en tête dans les sondages pendant plusieurs mois et maintenant elle est derrière, c’est aussi une bonne nouvelle. »
Dans le Gard, « c’est une catastrophe »
Voilà pour le national, car au niveau départemental, c’est un autre son de cloche : Emmanuel Macron arrive troisième dans le Gard avec environ 18 % des voix, décroché par Marine Le Pen (environ 27 %) et Jean-Luc Mélenchon (environ 23 %). « C’est une catastrophe, je ne comprends pas qu’aujourd’hui le Gard se positionne sur le FN et son vote de repli, estime Laurent Mespoulet. On va aujourd’hui faire le nécessaire pour reparler aux électeurs FN, on les a trop longtemps laissés à l’écart, trop ostracisés. » Le référent gardois du mouvement Jérôme Talon le reconnaît, « dans le Gard on ne sera pas au niveau du national, il nous reste un combat à mener contre le FN, car il n’est pas admissible que le FN soit en tête dans notre département, qui est une terre d’accueil. »
Pour inverser cette tendance locale, les militants Gardois souhaitent créer l’événement : « on va essayer de faire venir Emmanuel Macron sur Nîmes, ce serait un geste fort face au FN », explique Laurent Mespoulet. Les législtaives, ce sera pour plus tard, d’autant que les investitures ne sont toujours pas connues. Une chose est sûre pour Laurent Mespoulet : « ce sera un combat âpre contre le FN. » Les partis traditionnels LR et PS ne sont même pas cités.
Thierry ALLARD