Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 02.05.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 225 fois

FAIT DU JOUR La gauche à l’épreuve du second tour

Gérard, Alex, Christian et Sébastien... Quatre électeurs de gauche mécontents du casting du second tour de la Présidentielle. (Photo/Montage : Coralie Mollaret)

Dans le Gard, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en deuxième position avec 21,61 % des voix. Entre abstention, vote blanc ou vote pour Emmanuel Macron, le coeur des électeurs de gauche balance… 

Pour la deuxième fois sous la Ve République, le Front National s’est qualifié au second tour de la Présidentielle. En 2002, le même scénario avait suscité une levée de boucliers. Un large et solide Front Républicain. Quinze ans plus tard, « la situation n’est plus la même », confie Christian, retraité et militant CGT. Ce lundi, moins de 1 500 personnes étaient rassemblées au traditionnel défilé du 1er mai, à Nîmes. Une démobilisation, symptomatique du dilemme auquel est confronté le peuple de gauche. « Aujourd’hui, on a le choix entre l’extrême-droite et l’extrême-libéralisme ! Le candidat Macron ne mobilise pas », se désole le cégétiste.

Ce dernier n’a pas digéré la loi Travail, « dont l’ex-ministre de l’Économie est l’un des artisans. » L’inversion de la hiérarchie des normes a fait prévaloir l’accord d’entreprise au code du travail. « Soumis au chantage à l’emploi, aux pressions des patrons, on expose les salariés à accepter tout et n’importe quoi ! », ajoute Vincent Bouget, secrétaire départemental Parti Communiste Français. D’autres mesures scandalisent la gauche, comme la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires ou le recours aux ordonnances, « un 49.3 permanent ! »

Ceux qui voteront Emmanuel Macron

Malgré tout, Christian est formel : « je voterai Macron, comme j’ai voté Chirac en 2002 : entre le pire et le moins pire, j’ai choisi le moins pire ! » Alex, 25 ans, originaire de Nîmes partage cet avis : « On ne va pas jouer avec le feu… Contraint et forcé, je voterai Macron. Le Front National divise les Français, en faisant des amalgames. » Les communistes, Vincent Bouget et Sylvette Fayet, ont annoncé qu’ils voteraient aussi pour le candidat d’En Marche!. Car l'élue PCF nîmoise l'assure : « une abstention, c’est une voix de plus pour Marine Le Pen. »

Ceux qui voteront blanc ou nul 

Tous les électeurs de Gauche ne sont pas prêts à voter pour Emmanuel Macron. Gérard, ne sait toujours pas quelle décision prendre : « le libéralisme que porte Emmanuel Macron creuse les inégalités, ce qui alimente le Front National. » Lundi matin, dans le cortège du défilé du 1er mai, le NPA a distribué des tracts : « Votez blanc ». Pour le parti d’extrême gauche, pas question de choisir entre « l’homme de la finance et du grand patronat » et, « une milliardaire qui défend des idées fascistes, racistes et sexistes. »

Tract distribué par le NPA à la manifestation du 1er mai à Nîmes. (Photo : Coralie Mollaret)

Ce « ni, ni », tente une partie des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon. Une tentation d’autant plus grande, que le candidat à la Présidentielle n’a pas donné de consigne de vote, ni n’a divulgué explicitement son choix. « Moi je voterai encore Mélenchon ! », annonce Charles Ménard, Insoumis et fondateur du PG 30. Partisan du vote obligatoire, le citoyen ne se voit pas ne pas honorer son devoir, dimanche. Amer, il tient à rappeler : « On nous a déjà fait le coup en 2012 avec François Hollande ! »

Sur la non-consigne de vote de Jean-Luc Mélenchon, Josef, électeur de gauche, comprend cette décision : « il ne peut pas appeler à voter pour Macron et le combattre après aux Législatives. » Pas sûr, pour Jean-François (PS) : « c’est une mauvaise analyse politique. Soutenir Macron ne l’engageait pas pour les Législatives. » (Photo : CM)

Ceux qui n'iront pas voter...

Le ras-le-bol. C’est le sentiment qui domine chez de plus en plus d’électeurs de gauche, déçus du quinquennat de François Hollande. Sylvie, 40 ans, fonctionnaire, n’en démord pas : « Aller voter ! pour quoi faire ? » Même constat pour Sébastien, 38 ans : « j’ai voté Hollande en 2012 et ça n’a rien changé ! Alors le vote, je n’y crois plus. Je crois davantage aux mobilisations sociales dans la rue… Vous verrez, dans cinq ans, beaucoup  penseront comme moi. »

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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