LÉGISLATIVES Françoise Dumas : « Je me suis battue comme une diablesse »
Cette semaine, Objectif Gard interroge les députés qui briguent un nouveau mandat. Ils sont quatre dans le Gard : Françoise Dumas (ex-PS), Gilbert Collard (proche du FN), Fabrice Verdier (PS) et Christophe Cavard (ex-EELV). Place aujourd’hui à la députée sortante de la 1e circonscription, Françoise Dumas. La Nîmoise s'inscrit dans la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron.
Objectifgard : Pourquoi souhaitez-vous vous représenter ?
Françoise Dumas : Quand on est élu député, il faut un certain temps pour comprendre les règles du jeu. Au cours de mon mandat, j’ai été passionnée par le contrôle de l’action du gouvernement. Je me suis penchée sur les difficultés que pouvait connaître le monde associatif et celui de la lutte contre le terrorisme, après l’attentat du Bataclan. Cela a abouti à la rédaction de deux rapports parlementaires. Ce sont des centaines d’auditions, de personnes rencontrées… Le travail d’un député ne se résume pas à sa présence dans l’hémicycle ou au nombre d’amendements déposés ! Concernant le monde associatif, nous avons dressé une liste de dysfonctionnements, avant de proposer des solutions. Ce rapport a servi de référence pour l’élaboration de plusieurs lois. Dans le cadre d'une loi de finance, nous avons autorisé les opérateurs téléphoniques à permettre le don par SMS. Tout ce travail m’a passionné… Je me suis sentie utile ! Je veux faire la même chose au côté d'Emmanuel Macron.
Citez l’une des principales difficultés des habitants de la 1e circonscription et la réponse que vous avez apportée ?
L’accès au logement ! C’est une demande récurrente des gens... Je me suis battue comme une diablesse, avec le ministre délégué à la Ville, François Lamy, pour que les quartiers nîmois (Pissevin, Valdegour, Chemin-Bas et Mas de Mingue) soient retenus dans le deuxième programme de rénovation urbaine. Dès 2012, il m’a proposé de travailler avec lui sur l’ANRU 2 (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). J’ai été assistante sociale, je me suis occupée de la gestion locative d’un bailleur social et j’ai été conseillère auprès de Damien Alary (ex-président du Département). Voilà comment je me suis faite repérer... J’ai participé à une dizaine de réunions au ministère. Si je n’avais pas travaillé avec M.Lamy, je n’aurai pas eu tout ce que j’ai obtenu. L’ANRU permettra une répartition plus humaine des logements en favorisant la mixité. C'est un souffle d'espoir pour les gens.
De quoi êtes-vous le plus fière ?
Sur le mandat, le texte le plus symbolique est celui du Mariage Pour Tous. Ce fut le moment le plus beau, le plus exaltant… J’ai eu Robert Badinter comme professeur. En 1981, la peine de mort a été une vraie avancée humaine. Là, c’est la même chose. Je suis fière d’avoir voté ce texte.
A contrario, quelle est votre déception ?
Peut-être la manière dont la déchéance de nationalité a été lancée par le président de la République. Ce n’était pas nécessaire… Ça a participé à cliver la société, à un moment où les Français devaient être rassemblés. Je suis aussi sévère sur les inégalités sociales entre les élèves qui n'ont pas été réduites. Malgré toutes les créations de postes, nous n'avons rien changé !
Enfin, vous avez une carte blanche : l’opportunité de parler d’un sujet qui vous tient à coeur.
La volonté d'Emmanuel Macron d'intégrer la société civile dans la vie politique française. Aux Municipales de 2014, j’ai imposé 25% de société civile sur ma liste. Mon parti et mes partenaires m’en ont voulu. Avec Emmanuel Macron, je vais pouvoir vivre et expérimenter ce que j’ai souhaité. Les clivages sont trop douloureux et les partis trop contraignants, sclérosants. Emmanuel Macron ouvre des espaces politiques nouveaux, basés sur la recherche de l’intérêt général. J'ai très envie de participer à cette aventure. Une aventure dans laquelle nous sommes condamnés à réussir...
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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