Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 03.06.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 400 fois

NÎMES EN FERIA Andy Younes remporte la 56ème Cape d'Or

Andy Younes fait passer le novillo dans son dos, le public apprécie cette prise de risque (Photo Anthony Maurin).

Le troisième exemplaire de la novillada de Zacarias Moreno qui se présentait dans les arènes de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

La 56ème novillada de la Cape d'Or décernée par la peña Antonio Ordoñez est allée à Andy Younes pour la seconde fois (2015). Le chef de lidia arlésien a coupé les deux oreilles de son second, Carlos Ochoa a salué à l'issue de sa première opposition et Alejandro Gardel a fait forte impression en coupant une très belle oreille.

Les novilladas sont bien souvent le théâtre d'une tauromachie de verdure et d'envie. L'envie, dans les toros, c'est presque l'essentiel... La verdure mûrit avec le temps. Le public attend de la part des apprentis toreros une pugnacité de tous les instants, quitte à manquer de technique, autant faire valoir son courage.

Andy Younes lors de son premier duel (Photo Anthony Maurin).

Premier et grand habitué des arènes de Nîmes où il se murmure qu'il y prendrait l'alternative lors de la prochaine feria des Vendanges, Andy Younes joue gros. Le jeune, après un passage honorable à Madrid lors de la feria de la San Isidro, revient en France et précise son avenir. Face à un novillo manquant cruellement de force, l'Arlésien fait le job (voire un peu trop ce qui énerve les tendidos) mais ne montre rien d'exceptionnel. Salut.

Lors de sa seconde opposition, il s'arrimera et offrira une tauromachie bien plus aboutie et prouvant une certaine maîtrise dans l'art de donner des frissons tout en réalisant les choses proprement! Passes dans le dos, toreo de proximité, judicieux choix des terrains, Andy Younes coupe une oreille, le palco donne la seconde ce que le public n'apprécie guère. Bref, deux oreilles qui récompensent une fort belle faena et qui offrent la Cape d'Or au jeune homme.

Naturelle de Carlos Ochoa lors de son premier combat (Photo Anthony Maurin).

Carlos Ochoa est passé un peu à côté de sa matinée. Devant son premier, encore faiblard et carrément insipide, le torero prend son temps, espace furieusement les séries et refroidit l'assemblée qui ne voit ni danger, ni folie, ni extravagance dans sa composition taurine. Le jeune se présentait dans les arènes et aurait pu (dû) marquer les esprits. Salut in extremis.

Pourtant, Carlos Ochoa a un toreo de haute qualité... Dommage (Photo Anthony Maurin).

Accueillant son second à genoux, Ochoa montre autre chose avant de replonger dans une temporalité qui n'avait pas lieu d'être. Encore vert, manquant de bagages techniques et peut-être de savoir taurin, l'apprenti bafouille une faena trop irrégulière alors que quelques gouttes se mettent à tomber du ciel chargé. Les gradins restent silencieux à l'issue de sa prestation.

Dernière passe de série par Alejandro Gardel (Photo Anthony Maurin).

Belle surprise de cette novillada nîmoise, Alejandro Gardel. Endeuillé, celui qui était jusqu'alors apodéré par Polomo Linares s'est accroché et à fait sensation pour cette présentation réussie. Face au magnifique troisième novillo de Zacarias Moreno, l'alchimie prend rapidement. D'abord, ce troisième exemplaire fut le premier à transmettre des émotions. Deux piques et autant de chutes de la cavalerie. Un brindis du piéton vers le ciel en hommage à Palomo Linares, des larmes sincères qui coulent de ses petits yeux gonflés d'amour perdu. Dès les premières passes, novillo et novillero se trouvent et déroulent ensemble un ballet classique aux saveurs exquises. Alejandro Gardel se fera prendre sans gravité, imité quelques instants plus tard par un de ses banderillos venu l'aider. Au moins, là, il s'est passé des choses! Une oreille très largement méritée et un très beau tour de piste posthume attribué à ce novillo de haute lignée. Olé!

Lors de son second affrontement, Gardel fera montre de détermination mais ne parviendra pas à révéler le novillo (Photo Anthony Maurin).

Pour finir, alors qu'il savait qu'Andy Younes allait sortir en triomphe, Alejandro Gardel a tenté l'impossible mais son novillo ne permettait pas autant, à peine le strict minimum. Un exemplaire des plus fades, sans aucune transcendance et un toreo peu efficient malgré l'envie d'aller plus loin... Des épées peu propices à couper, le jeune se contentera de son unique mais valeureux trophée. A revoir.

Anthony Maurin

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