Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 14.06.2017 - abdel-samari - 4 min  - vu 198 fois

L'INVITÉ Emmanuel Roux : "On est une véritable attraction"

À quelques semaines de la fin de l'année, ObjectifGard a rencontré le président de l'Université de Nîmes, Emmanuel Roux. L'occasion d'échanger sur son parcours, son travail à la tête de l'établissement gardois et d'évoquer les projets pour son second mandat. Trois rendez-vous sont programmés aujourd'hui avec notre invité : celui de 7 heures suivi de deux autres à 11 et 15 heures.

Quelles sont vos ambitions pour l’enseignement supérieur nîmois ?

Installer toujours plus l’université dans son environnement local. L'établissement doit être l’outil des Gardois, répondre aux attentes des étudiants de licences. Elle peut se vanter d'être aussi bonne qu’ailleurs, chiffres à l’appui. Dans les domaines qui sont les siens, nous avons une véritable valeur ajoutée. Du côté des concours pour les enseignants, je peux vous le dire, c'est très difficile de venir travailler chez nous. L’année dernière, on a ouvert une quinzaine de postes, nous avons eu 400 à 500 candidatures. Un exemple : sur un emploi de maître de conférence en science politique, nous recevons jusqu'à 80 candidatures avec des dossiers à béton armé ! Je n’ai jamais de postes vacants ! On est une véritable attraction, plus on se développe, plus on devient visible. Maintenant, cette réussite, faut l’assoir dans la ville, dans la tête des gens, des étudiants. Car c’est difficile de lutter contre des réflexes. On doit continuer à aller dans les lycées, partout. Il nous faut ouvrir nos portes plus régulièrement aux parents, aux étudiants. Avoir également des campagnes de communication. Devenir une ville universitaire… Mais je n’ai pas toutes les clés, les collectivité doivent également prendre leur part !

Il y a quelques semaines, vous avez rencontré, sous l’égide d’Yvan Lachaud, vos homologues de l’Université de Chengdu en Chine. Quels types de passerelles pouvez-vous créer avec eux ?

Cela participe à quelque chose de plus général que cette rencontre. Sur le second mandat, je me consacre plus à l'amélioration de la vie étudiante, à de nouvelles formations et aux relations à l’international. Jusque là, on était très mauvais, je le reconnais. Il est important de développer nos réseaux. Essayer de développer des partenariats stratégiques avec des établissements intéressés par nos formations et notre recherche. J'ai travaillé au développement de nos relations avec le Canada, l'Amérique du Sud, l'Europe mais très peu avec l'Asie. C'est l'un de mes objectifs : travailler de façon intelligente à accroître le nombre de ces partenariats. Faire venir des étudiants qui parlent parfaitement français, qui ont le niveau et savent pourquoi ils veulent venir. Et inversement, nos étudiants pourront également envisager de poursuivre un cursus en Asie. Le partenariat de l'Institut d’Alzon (dont le directeur est Yvan Lachaud (ndr)) favorise et simplifie les choses. Après, ce n'est pas forcément médiatisé mais nous avons aussi un partenariat avec le lycée Daudet de Nîmes dans le cadre de sa relation privilégiée avec la Hongrie. Le sujet autour de l'Asie prendra forme d'ici septembre 2018, on y travaille.

L'apprentissage est un sujet en cours de développement ?

Ce ne sont pas des formes simples de formation, cela nécessite un partenariat avec les entreprises mais aussi avec la Région qui gère le volet apprentissage sur le territoire. On a fait un gros travail qui a démarré l’année dernière. On a d’autres projets en formation par l’apprentissage,  sur des formations existantes et sur de nouvelles formations en licences professionnelles, notamment un master en apprentissage.

Quelles sont les nouveautés à retenir ?

Tout d'abord, c'est primordial de le dire : nous sommes avant tout sur la pérennisation de l'offre de formation existante. En terme de nouveauté, nous travaillons sur un projet de grande envergure : le développement de la Licence en STAPS (Sciences et Techniques des activités physiques et sportives). Cela fait 10 ans que nous n'avons pas ouvert de formation générale. Cela va impliquer beaucoup d’arrivées d’étudiants. Il y a une vraie demande et je crois que dans ce cadre, nous sommes pleinement dans notre mission de service public. Il faut que je réponde à cette demande, c'est indéniable. Nous avons 300-400 demandes par an qui ne sont pas satisfaites sur l'académie. C’est une des filières très demandée et qui par ailleurs insère plus rapidement dans la vie professionnelle. Vous le voyez, notre vocation est à la fois de trouver des formations de niche mais aussi, de répondre aux attentes de formations plus générales qui répondent au plus grand nombre. L'ouverture est donc programmée pour septembre 2018 en escalier sur 3 ans, L1, L2 et L3. Il nous faudra aussi envisager la construction d'une infrastructure sportive, c'est indispensable.

L’entreprise est de plus en plus présente dans l’université. Comment l'expliquez-vous ?

C’est un réflexe aujourd’hui. Des entreprises nous demandent au quotidien d'accompagner leur développement par la mise en relation avec nos étudiants et nos enseignants. Il y a quelques jours, je recevais le directeur de la Caisse d'Allocation Familiale du Gard (CAF) qui réfléchit à une réorganisation de ses services et à l'amélioration de la communication. On a monté une réunion avec le groupe des designers dans l'objectif de trouver des solutions pour améliorer l'approche, offrir une meilleure ergonomie des lieux, faciliter la communication … C’est eux qui nous ont sollicité. C’est révélateur de quelque chose ! Et sachez-le, on travaille aussi bien avec des établissements publics que privés. On nous sollicite pour notre expertise : l’université est désormais un réflexe pour les entreprises.

Retrouvez le début de notre entrevue dans notre article de 7H00 et sa conclusion à 15H00.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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