Marche arrière dans l’affaire Sauramps. Ce vendredi, la décision de reprise du groupe par le Furet du Nord a été suspendue par la Cour d’appel de Montpellier suite à un recours déposé par l’ancien responsable de Sauramps. Éreintés, les douze salariés alésiens font grève ce samedi.

C’est certainement le jour où la librairie voit passer le plus de monde. Mais ce samedi, personne n’y entrera. Sur le rideau baissé, une petite affichette explique les raisons de cette fermeture : « Nous nous retrouvons une fois encore ballotés par les décisions de justice. Nous les respectons, mais elles n’ouvrent, à notre sens, que sur un tunnel d’incertitudes, d’impuissance et de conflits dont nous pensions pourtant voir le bout avec la reprise du groupe par le Furet du Nord (…) Aujourd’hui, nous ne sommes plus en mesure d’assurer le service client de qualité que vous méritez. »

En attendant le nouveau jugement, qui sera rendu le 13 juillet, Sauramps revient à sa situation de départ, c’est-à-dire en redressement judiciaire. Roberta Pouget, directrice depuis douze ans de la librairie d’Alès, ne comprend pas la demande de recours de Jean-Marie Sevestre, l’ex-PDG de Sauramps : « Nous sommes désemparés car c’est une mise en danger. Le Furet du Nord, c’est une grosse machine avec des réelles compétences. Ils ont des services supports énormes qui auraient pu redonner toute sa dimension à notre enseigne », explique-t-elle. Les équipes du groupe lillois étaient déjà venues à Alès la semaine dernière pour échanger sur l’avenir du magasin et faire un inventaire.

Désormais, il n’est pas exclu que le promoteur Amétis – l’option favorite pour Jean-Marie Sevestre et la plupart des salariés  – soit finalement choisie. Leur offre prévoit de conserver 94 postes, contre 62 pour le Furet du Nord. Mais pour Roberta Pouget, une reprise par Ametis « qui n’est pas un libraire mais un architecte » revient « à repartir avec les mêmes car elle conserve les personnes qui ont contribué à la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. » La directrice alésienne garde tout de même espoir. L’avenir de Sauramps, lui, est entre les mains de la justice.