GÉNOLHAC Foot ou châtaignes ? Les habitants appelés aux urnes !
Verfeuille va-t-elle quitter Génolhac ? En Hautes-Cévennes, personne ne le souhaite. Près de 30 ans après sa création, l’entreprise spécialisée dans la transformation et le conditionnement de la châtaigne cherche un terrain pour développer ses activités. Au village, la polémique enfle sur un potentiel départ de cette entreprise emblématique du territoire.
Les discussions de bistrot vont bon train dans la cité médiévale. Les divergences sur la question aussi. Pour autant, chacun s’accorde à dire que Verfeuille, implantée depuis toujours à Génolhac, doit rester sur sa terre natale. Seulement, les terrains qui pourraient convenir à la construction de nouveaux bâtiments sont rares. « Verfeuille cherche deux hectares dont 3000 m² de surface plane », précise Francine Bachelard, adjointe au maire. Il existe bien un terrain compatible : le stade de foot de la commune.
Réunis en conseil municipal jeudi soir, les élus doivent se prononcer sur la relocalisation de Verfeuille. Mais c’est sans compter sur les Insoumis de Génolhac, révoltés de ne pas pouvoir donner leur avis sur le sujet. « Lors de sa campagne, le maire s’était engagé à consulter les citoyens sur des dossiers importants ! », s’indigne Marie-Claire Lamoure, une figure du mouvement. Alors, une heure avant le début du conseil municipal, plusieurs citoyens, rassemblés devant la mairie, exigent la tenue d’un débat public, pancartes et pétitions à la main. « Certains veulent garder le stade, d’autres non. On entend tout et son contraire. Un débat est vraiment utile », ajoute Marie-Claire Lamoure.
Une consultation des électeurs
18 heures. Les manifestants se pressent dans les escaliers de la mairie qui mènent à la salle du conseil. Les élus sont réunis à huit clos. Avec un peu de retard, la séance démarre. Les chaises réservées au public ne sont pas suffisantes pour accueillir tous ces spectateurs, qui resteront debout pour la majorité d’entre eux. Après les deux premières délibérations, le maire, Georges Besse-Desmoulières, lève le suspense sur l’affaire Verfeuille : « Nous avons choisi de faire une consultation des électeurs. Un dossier sera mis à disposition du public à la mairie pour un vote fin septembre, sachant que ce n’est qu’un avis consultatif, pas un référendum. Le conseil municipal reste décisionnaire. »
Autour de la table, chaque élu est invité à s’exprimer sur cette décision. Certains profitent de cette affluence inhabituelle pour répondre aux rumeurs : « Il se dit dans le village que la mairie ne veut pas de Verfeuille. C’est faux ! Il se dit aussi que le stade n’est pas fréquenté. Faux aussi ! Les collégiens y vont régulièrement », lance un élu. Un autre craint que l’agence de développement économique d’Alès Agglo n’attende pas les résultats de la consultation pour faire des propositions à Verfeuille, ailleurs qu’à Génolhac. Enfin, d’autres pointent du doigt l’entreprise : « Verfeuille n’a jamais réellement exprimé sa volonté de rester sur Génolhac, ni son projet. Ce serait bien qu’elle se positionne un peu plus… »
Du foot ou des châtaignes ?
Des propos réfutés par l’agence de développement Alès Myriapolis qui, à son tour, remet les pendules à l’heure en rappelant l’existence d’un courrier officiel de l'entreprise. Celui-ci, daté du 28 avril 2016, sollicite la commune pour se porter acquéreur d'un terrain sur Génolhac. Quant au soi-disant flou dans le positionnement de Verfeuille, l’agence de développement répond que le gérant en personne est venu en mairie, le 4 juillet dernier, présenter son projet de développement aux élus.
Quoi qu’il en soit, fin septembre, les Génolhacois seront invités à se rendre aux urnes pour dire s’ils sont prêts – ou non – à laisser leur stade. Foot ou châtaigne, il va falloir choisir.
Élodie Boschet
elodie.boschet@objectifgard.com