FAIT DU JOUR Ponteils : 90 ans après, l’hôpital toujours debout
Le centre hospitalier de Ponteils, dans les Hautes-Cévennes, souffle cette année sa 90e bougie. Un bel âge célébré vendredi dans le parc de l’établissement.
Ce n’est pas un hôpital comme les autres. Niché au pied du Mont Lozère, sur une petite commune rurale de 400 habitants, l’établissement a trouvé sa place au beau milieu des châtaigniers. Son isolement n’est pas un hasard puisque sa vocation, à son ouverture en 1927, était d’accueillir exclusivement des femmes adultes atteintes de la tuberculose. A l’époque, le département avait repoussé sa construction le plus loin possible des centres urbains, les malades étant considérées comme des pestiférés. La tuberculose était tellement redoutée que même mortes, personne ne voulait des patientes, contraignant l’administration à acquérir un cimetière propre à l’établissement.
Des milliers de tuberculeux
Jusqu’aux années 1970, des milliers de cas de tuberculose défilent : une section pour couple tuberculeux est même créée en 1957. Et puis, l’établissement s’ouvre vers une autre voie, la pneumologie, et devient un centre hospitalier en 1976. « On a continué à soigner des tuberculeux jusqu’à mon départ à la retraite, en 2000 », se souvient le Docteur Lalevée, qui a rejoint le personnel médical en 1963.
Aujourd’hui, les activités se sont considérablement diversifiées : des patients gardois et des départements limitrophes sont accueillis dans le cadre d’un projet de soins adapté à diverses pathologies. « Cet hôpital a toute sa place dans le territoire », souligne le directeur Roman Cencic. Depuis l’année dernière, les hôpitaux d’Alès et de Ponteils ont été placés sous une direction commune afin de mettre en place une réflexion globale sur le projet médical des deux structures.
Consultations avancées
Dans ce cadre-là, des consultations avancées viennent d’être mises en place à l’hôpital de Ponteils, qui compte aujourd’hui 75 lits. Des spécialistes en gériatrie, gynécologie, orthopédie ou encore cardiologie viennent d’Alès une fois par mois pour assurer des consultations. « Nous sommes dans une logique de proximité-recours. L’établissement n’a pas vocation à traiter les cas lourds », indique Roman Cencic.
L’hôpital de Ponteils est aussi une maison de convalescence « qui permet de sortir les patients d’Alès plus rapidement afin qu’ils soient soignés au plus près de leur domicile et de leur famille. » Et ce n’est pas son seul avantage : l’ex-sanatorium participe considérablement à la vie économique du territoire puisqu’il emploie 130 agents de la vallée. Autant de bonnes raisons de garder cet outil et de fêter son centenaire dans dix ans !
Élodie Boschet