GUADELOUPE Les héros sont arrivés chez Nicole Citté
Dans la nuit du 18 septembre, le cyclone Maria a emporté la toiture du restaurant La pointe à l’Aunay de Nicole Citté. L’histoire d’une vie mise en péril que réaniment les artisans gardois.
À Basse-Terre dans le sud de l’île, les habitants continuent de panser leurs plaies. Sur la route qui mène à Gourbeyre depuis Pointe-à-Pitre, on observe les nombreux dégâts causés par le cyclone Maria. Certes, les dommages sont moins importants que ceux de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Mais le paysage de désolation n’en est pas moins impressionnant.
« C’était effrayant, je m’attendais au pire »
La désolation, la peur, c’est ce qu’ont ressenti Nicole et sa famille. Gérante de La pointe à l’Aunay à Vieux-Fort. Son restaurant de cuisine traditionnelle créole a été ravagé par Maria. Une terrible nuit… « Le vent a soufflé de 23h30 à 5h ! C’est le cyclone le plus fort que j’ai connu. C’était effrayant, je m’attendais au pire » se souvient-elle.
Discrète, la silhouette frêle, la quinquagénaire coiffée de son bob madras, a ouvert ce restaurant il y a 27 ans. Son gagne-pain, attenant à sa maison où elle vit avec sa famille, son frère et son père. Du haut de ses 93 ans, Robert est loquace. Il raconte : « le toit de notre garage s’est envolé. Le vent s’y est engouffré et a fait partir la toiture du restaurant. » Si Maria n’est passée qu’à 50 km de la Guadeloupe, certaines rafales ont été enregistrées jusqu’à 265 km/h.
L’arrivée des héros
Ce matin à 7h30, la chef d’entreprise a eu la « bonne surprise » d’accueillir ses héros. Une équipe de six artisans gardois : Philippe, Mickaël, Stéphane, Hervé, René et Jérome. Armés de leurs scies et de leurs marteaux, leur diagnostic est implacable : « tout est à refaire ! »
Dans plusieurs devis demandés par Nicole, le montant des travaux a été estimé à 11 000€. Son assurance « refuse d’indemniser les commerces en bois, les cyclones étant nombreux ici. » Cette somme est trop onéreuse pour elle et sa famille qui doivent en même temps réparer leur maison. « Leur arrivée est une bonne surprise. Sans eux, j’aurai dû faire des choix » ajoute-t-elle.
Au travail, Philippe le chef d’équipe s’est d’abord occupé de couper totalement l’électricité. Parallèlement, les autres artisans reconstruisent l’ossature de la toiture. Après une heure de travail, le chantier commence déjà à prendre forme. Il faudra une bonne dizaine de jours pour l'achever. « C’est un nouveau départ pour moi » confie Nicolas, les yeux plein d’espoir.
Coralie Mollaret
coraie.mollaret@objectifgard.com
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