NÎMES "Jean-Paul Fournier casse l'union, les Nîmois sont trahis par le maire"
Pour les élus UDI, le conseil municipal de Nîmes a été rapide. Le maire Les Républicains Jean-Paul Fournier a décidé, ce samedi matin, de retirer la délégation des finances à son "ami" de 16 ans Yvan Lachaud (voir article précédent). Comme un seul homme, les autres conseillers municipaux et adjoints centristes ont suivi leur patron et ont décidé de rendre leurs délégations, tout en restant conseillers municipaux.
L'émotion et les larmes
Les élus UDI "exclus" ont quitté le conseil municipal et improvisé une conférence de presse, en essayant de prendre du recul sur l'évènement politique majeur qui s'est joué aujourd'hui dans la capitale Gardoise. " Jean-Paul Fournier casse l'union, les Nîmois sont trahis par le maire. La rupture du contrat, c'est le maire de Nîmes qui l'a provoquée. Hier, nous avons bossé le conseil municipal jusqu'à 21h. Et aujourd'hui en arrivant, on apprend sans concertation, sans discussion que ma délégation est retirée, souligne Yvan Lachaud. Depuis 16 ans, j'avale des couleuvres, depuis 16 ans je vote toutes les délibérations au nom de l'union et du respect que l'on doit à nos électeurs. Et là, tout est à terre. La décision de monsieur Fournier est inique, injuste, scandaleuse", dénonce le président de l'agglomération à l'encontre du maire avec qui il faisait alliance depuis trois mandats.
Pour des élus centristes, c'est l'émotion et même parfois des larmes... Comme pour les élus très impliquées dans leur tâche que sont Valérie Rouverand, adjointe déléguée à l'enseignement scolaire et Danièle Blachon-Aguilar en charge du logement social. Mais malgré ce coup de théâtre, personne n'emploie le mot de guerre.
Quelles conséquences ?
Si les relations entre Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud ont souvent été houleuses, les frictions succédant aux crises, la "rupture" de ce matin pourrait avoir des conséquences énormes dans les prochaines semaines. Les deux hommes forts de la politique Nîmoise pourraient mettre la droite KO, avant les prochaines échéances électorales.
Déjà des soubresauts se font ressentir, si l'on en croit des élus républicains gardois qui se désolidarisent anonymement de "la cassure" de ce matin. "La seule chose qu'il ne fallait pas faire, c'était de retirer les délégations, c'est un point de non-retour, il va y avoir la guerre et Lachaud pourra dire avec raison pour une fois qu'il a été viré comme un malpropre ", souligne un élu LR d'une autre commune.
Un autre édile, a une autre explication : "Les tensions sont palpables depuis plusieurs mois entre les deux frères ennemis. Et Fournier ne supporte pas que des élus de son clan se rapprochent de Lachaud. Je pense que derrière la délégation retirée ce matin, il y a un conflit plus important qu'un transfert bidon de compétences à l'agglo. C'est plutôt le constat de la part de Fournier de sentir des gens de son parti miser sur Lachaud pour les prochaines municipales", souligne sous couvert d'anonymat un très bon connaisseur du landernau politique nîmois. Affaire à suivre....