DÉPARTEMENT La carte scolaire admise sans mention
Objectif Gard : Comment qualifiez-vous la nouvelle carte scolaire pour la rentrée 2018 ?
Nathalie Nury : Les changements sont de grande ampleur ! La carte scolaire affecte les élèves dans les collèges correspondant à leur école primaire et lieu de résidence. Le Gard est entré dans le dispositif expérimental de mixité sociale, mis en place par l’ex-ministre de l’Éducation nationale. Nîmes est une commune assez problématique en la matière*. Cette carte acte la fermeture de Diderot et l’affectation de ses 270 élèves dans d’autres établissements, comme Jean Rostand. Au total, huit collèges sur les 11 de Nîmes (publics, NDLR) sont touchés par cette nouvelle sectorisation.
Où iront les collégiens de Diderot ?
Sur les 270 élèves, 40 iront dans des établissements privés. C’est le directeur diocésain qui s’en occupe avec le recteur d’académie. Ensuite, 110 collégiens étudieront à Jules Verne. Il n’y a pas beaucoup de mixité sociale, mais c’est un établissement ouvert, moins vieux que Diderot avec de bons résultats. Enfin, 120 élèves iront à Jean Rostand. L’établissement où à Nîmes, tout le monde veut aller ! Pour ça, on a baissé les effectifs de Jean Rostand de 50 élèves : ils partiront à Jules Verne et à Feuchères.
Au niveau des moyens, comment accompagnez-vous ces changements d’affectation ?
Nous sommes en train de travailler avec les services de Nîmes Métropole pour le transport scolaire. Une nouvelle réunion est prévue en janvier. De nouvelles lignes Diderot/Rostand et Diderot/Verne doivent être créées pour amener les collégiens dans leur nouveau collège. Une fois que tout sera finalisé, on mettra en place une réunion avec les parents de Diderot pour qu’ils puissent poser leurs questions.
Concernant la cantine, le Département va-t-il mettre en place une aide à la demi-pension ?
Aujourd'hui, rien n'est tranché. Il est vrai que ça va être difficile pour un enfant de Diderot qui va à Rostand de rentrer chez lui le midi. Et puis, la pause méridienne favorise le lien social et la cohésion. On mange, on discute ensemble (…) Après, je ne peux pas créer une aide spéciale pour les élèves de Diderot. Dans le Gard, il y a d’autres élèves dont les parents ont des difficultés financières. Une aide financière à la demi-pension pour tout le département représenterait entre 500 000€ et 600 000€ par an. C’est une grosse enveloppe.
Enfin, durant la période d’élaboration de la carte scolaire, les syndicats ont dénoncé une absence de concertation.
La carte scolaire est toujours un sujet polémique : on parle d’ouverture, de fermeture de classe… J’ai reçu les syndicats avant l’été pour leur expliquer notre façon de travailler, et de voir les choses. Je les ai rencontrés après nos réunions de concertation avec les enseignants et les parents d’élèves. Madame le recteur m’avait demandé de faire comme ça… Alors ça ne leur a pas plu. Effectivement, ils auraient pu faire plus de liens avec les enseignants. Bon, on m’a demandé de faire comme ça. Il y a peut-être eu un loupé, mais ça n’aurait pas changé la finalité du travail.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
Et aussi :
Les 4ème resteront dans leur collège. C'est l'une des doléances qu'a suivie le Département. En 4ème, les collégiens qui doivent rentrer 3ème, à la rentrée du 2018, ne changeront pas d'établissement. Cela permettra de ne pas déboussoler les élèves dans la préparation de leur brevet...
Nathalie Nury salue le travail de l’adjointe à l’éducation de la Ville de Nîmes : « La Ville a été autour de la table très rapidement. Ça n’était pas gagné d’avance... L’adjoint Valérie Rouverand a fait le boulot. Sur le collège du Mas de Mingue, nous avons monté un dossier commun sur les arts numériques que l’on devait sortir pour la réussite du collège... Je suis peinée pour elle, vu l’énergie qu’elle a donné sur cette délégation »
*Le CDEN est un organe consultatif réunissant enseignants, parents d’élèves et collectivités. Ses membres étaient réunis ce mardi après-midi aux archives départementales.
*L’IPS (l’Indice de Progrès Social) tient compte du niveau de diplôme des parents, des conditions matérielles de la maison ou encore de l’ouverture culturelle. Les chiffres sont alarmants : les 16 collèges nîmois (public/privé confondus) sont neuf points en-dessous de la moyenne départementale. En clair : les collégiens nîmois aisés ne côtoient pas leurs camarades des classes populaires.