LE 7H50 de Laurent Burgoa : "C'est plus facile de travailler avec Bouad qu'avec Lachaud !"
Objectif Gard : Quel regard portez-vous sur la crise Fournier-Lachaud ?
Laurent Burgoa : Il fallait bien que ça éclate… La difficulté, c'est qu'Yvan Lachaud ne défend plus Nîmes. Il défend une ambition personnelle. Je pense qu'à un moment donné, le maire a tiré tout seul les conséquences. J'ai lu votre interview… Yvan Lachaud n'est pas correct. On ne parle pas des soucis de santé du maire ! Le problème avec Yvan Lachaud c'est qu'on arrive pas à travailler. Partout, il veut s'imposer, comme sur les transports… À Nîmes, nous avons eu la double peine avec une hausse des tarifs et une baisse du nombre de kilomètres. C'est plus facile de travailler avec Denis Bouad, président PS du Département qu'avec Yvan Lachaud, président UDI de Nîmes Métropole !
Pensez-vous que cette guerre peut avoir des incidences au Département, collectivité dans laquelle les élus LR et UDI travaillent ensemble ?
Mis à part le secrétariat que nous allons démutualiser, il n'y a rien d'autre… Après, ma porte n'est jamais fermée. C'est compliqué, mais je ne pense pas que notre façon de travailler va changer. On travaille intelligemment au Département.
Souvenez-vous de votre querelle concernant la taxe sur l'électricité en 2015 ! Le président Bouad pourrait très bien négocier avec des élus UDI pour faire passer certains rapports qui font grincer vos dents…
Dans le fond, les élus UDI ne sont-ils pas les plus durs ? C'est plus un William Portal et un Gérard Blanc (conseillers départementaux du groupe UDI et Indépendants) qui sont remontés que nous. Denis Bouad est assez intelligent. Et très franchement, je pense que cette situation lui convient. Ça lui permet de ne pas trop céder par rapport aux communistes… Nous ne sommes pas alliés, mais la situation politique lui permet de contenir certaines revendications. Regardez les propos qu'il a tenu pendant la grève des pompiers. J'aurai pu tenir les mêmes.
Avez-vous des nouvelles de votre allié au Département, Thierry Procida ?
Je n'ai plus de nouvelles depuis samedi ! Je regrette que les adjoints UDI aient décidé de rendre leur délégation. Surtout que lorsque Jean-Paul Fournier avait à l'époque retiré la délégation à Jean-Marc Soulas ou à Francois Vandeville, les centristes n'avaient pas fait le même choix.
Certains rumeurs vous prêtent des ambitions pour les municipales de 2020. Maire ou sénateur, votre coeur balance ?
Moi, je suis là pour travailler mes dossiers pour Nîmes et les Nîmois. J'ai un mandat nîmois et un mandat départemental. Je m'implique au mieux pour que la qualité de vie de nos concitoyens s'améliore notamment avec le gros dossier de la rénovation urbaine (…) Si Jean-Paul Fournier décide de ne pas se représenter, pour des raisons personnelles et que je comprendrai, je pense qu'il faudra aussi tourner la page Yvan Lachaud. Il faut reconstruire entre la droite et le centre une véritable union. Il y en a assez de ces querelles, de ces comportements. Yvan Lachaud se fait passer pour la victime, alors que bien souvent, il en est l'auteur.
En 2015, Jean-Paul Fournier disait que vous étiez positionné sur le Département et qu'en politique, on ne pouvait pas courir plusieurs lièvres à la fois… Ça a changé aujourd'hui ?
Jean-Paul Fournier a été élu nîmois et élu au Département, vous savez. En politique, on ne ferme la porte à rien. Mais je vous rassure, je ne courrais pas plus d'un lièvre à la fois. Et je reste fidèle à Jean-Paul Fournier.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com