Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 03.12.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 1191 fois

GARD RHODANIEN TER rive droite : « on est dans la phase opérationnelle »

Quarante-cinq ans après la fermeture de la ligne de trains de voyageurs sur la rive droite du Rhône entre Pont-Saint-Esprit et Nîmes, et un an après les états généraux du rail de la Région qui ont fait de la réouverture de la ligne une priorité, où en est-on ?
Le vice-président de la Région Occitanie délégué aux transports Jean-Luc Gibelin, entouré de l'élu PCF de Pont-Saint-Esprit Jean-Marie Daver et de la présidente de l'Association des usagers de la rive droite du Rhône Laurette Bastaroli, samedi matin à Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est pour faire le point sur la situation que le vice-président PCF de la Région Occitanie délégué aux transports Jean-Luc Gibelin est venu samedi matin à Pont-Saint-Esprit.

Comité de pilotage et études préliminaires approfondies

Premier point, un comité de pilotage pour la réouverture de la ligne voyageurs va être constitué. « Il sera réuni dans les prochains jours, ce sera fait avant les fêtes et la présidente Carole Delga sera présente, ce qui confirme l’engagement réel de la Région sur le projet », souligne le vice-président. Un comité de pilotage qui sera composé de deux commissions, « une commission ferroviaire dans laquelle nous souhaitons que la SNCF s’engage comme elle l’a fait sur les autres comités de pilotage pour avancer sur les éléments techniques, et une commission territoriale, pour travailler sur la cohérence et la mise en place du projet », poursuit Jean-Luc Gibelin. La préfecture ainsi que l’Association des usagers de la rive droite du Rhône seront aussi invités à faire partie de ce comité de pilotage.

En parallèle, « le 7 juillet dernier, nous avons voté les crédits pour les études préliminaires approfondies, et je précise qu’il ne s’agit pas d’études d’opportunité ou d’études de faisabilité, on est dans la phase opérationnelle », explique le vice-président de la Région. Un investissement de 630 000 euros pour la Région, le prix à payer pour que les choses avancent vite : « on a décidé de financer ces études à 100 % pour ne pas que du retard soit pris », affirme Jean-Luc Gibelin. Une manière de court-circuiter SNCF réseaux, à qui revient la décision finale de rouvrir ou pas la ligne, et qui semble traîner des pieds sur ce dossier depuis de longues années. Par exemple, il est pour l’heure impossible de donner une date de restitution des dernières études, « car nous contestons la durée annoncée de l’étude, nous considérons qu’il faut aller plus vite », affirme Jean-Luc Gibelin, qui réclame à SNCF réseaux la mise en place d’une équipe dédiée aux six dossiers de réouvertures de lignes de TER portés par la Région Occitanie, histoire d’accélérer le tempo.

« C’est un vrai combat »

Et c’est bien là tout le problème : si le politique se montre volontariste, « ce n’est pas nous qui décidons, nous ne sommes pas propriétaires du réseau, c’est SNCF réseaux, rappelle l’élu régional. Nous avons dit ce que nous voulions, et nous nous sommes engagés à réaliser les travaux nécessaires, mais c’est SNCF réseaux qui donne l’autorisation de faire passer des voyageurs, et qui s’engage sur la sécurité, ce n’est pas une question mineure, elle mérite d’être étudiée avec tout le sérieux nécessaire. » Techniquement, rien ne s’oppose à la circulation de trains de voyageurs. La présidente de l’Association des usagers et ancienne élue régionale Laurette Bastaroli rappelle d’ailleurs qu’« en 2010 un train de démonstration avait démontré la faisabilité. »

Alors aujourd’hui, il s’agit de faire pression sur SNCF réseaux, sachant que la Région a choisi délibérément de se passer d’un moyen de pression en écartant la perspective de mettre en concurrence la SNCF sur les lignes de TER, au contraire de sa voisine la région PACA. « Au contraire, nous négocions volontairement une convention avec la SNCF au delà de la date possible de mise ne concurrence, soit après 2022 », souligne Jean-Luc Gibelin. Pour l’heure, la stratégie de la Région de se positionner en défenseur de la SNCF face à la concurrence venue du privé ne produit pas les effets escomptés. « C’est un vrai combat, on a besoin de tout le monde, affirme la vice-président de la Région. Nous avons besoin de la mobilisation citoyenne, comme pour la LGV, le train de nuit ou le fret. » Et pour ça, il n’est jamais trop tard pour prendre le train en marche.

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2018, année des transports : l’année à venir verra « la mise en place d’un grand service régional des transports qui servira de coordinateur entre les différents modes, qui sont complémentaires », explique Jean-Luc Gibelin. Car outre les trains, la Région récupère les transports scolaires par cars du Département.

Au nord, c’était oui puis non : le changement de majorité au Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes en 2015 a vu le projet de réouverture de la ligne rive droite du Rhône côté Ardèche mis de côté, alors que des crédits avaient été fléchés par la précédente majorité. « Cette position n’interfèrera pas dans la réouverture à partir de Pont-Saint-Esprit, affirme Jean-Luc Gibelin. Nous ne les attendrons pas. A une époque, la Région Languedoc-Roussillon n’a pas répondu comme elle l’aurait dû, et nous ne voulons pas reproduire ce schéma. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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