RSA Coulisses d'une bataille gardoise
RSA : Revenu de solidarité active. Derrière cet acronyme se cache 29 153 bénéficiaires dans le Gard. Chaque mois, l'allocation est payée par le Département qui reçoit une aide de l'État. Seulement depuis la crise économique, le coût de l'allocation a explosé : 103 millions d'euros en 2008 contre 177 millions d'euros en 2016 ! Si la prestation s'est envolée, c'est moins le cas de la compensation de l'État. Le reste à charge pour la collectivité en 2016 s'élevait à 69 millions d'euros contre 8,6 millions d'euros en 2008.
Pour faire pression sur le gouvernement, le président du Département Denis Bouad a placé ses espoirs en Olivier Gaillard. Son conseiller départemental reconverti au marcronisme, que le socialiste a soutenu aux Législatives. Membre de la commission Finances et d'une mission sur les collectivités, le Cévenol a pour mission de défendre le Gard.
Le député Gaillard à l'épreuve
Son premier examen débute cette semaine. Mardi, les députés entérinent la loi de Finances 2018. « C’est la première fois que nous n’aurons pas de baisse de la DGF*. L'année dernière nous avions eu 11 millions d'euros en moins », salue Olivier Gaillard. Le macroniste se fait l'écho de la nouvelle auprès de ses collègues PCF de la majorité départementale. Des collègues vent de bout contre la politique nationale qui l'interpellent régulièrement en séance.
Si la bataille de la DGF semble gagnée, la guerre, elle, est loin de l'être. Denis Bouad réclame une péréquation des aides de l'État : « Dans le Gard, un habitant paie 86 euros en moyenne par an pour financer le RSA. La moyenne nationale est à 56 euros. L’État doit faire en sorte que le reste à charge soit identique pour tous les départements ! »
Mais la péréquation, ce n'est pas pour de suite... « Cette mesure ne sera pas dans le projet de loi de Finances. Par contre, les services de Bercy et du ministère de l'Intérieur, dont dépendent les collectivités, y travaillent. », informe le député, qui sonde régulièrement le gouvernement à ce sujet.
Le Gard dans l'urgence ?
L'élu peut toutefois ramener un autre trophée à son président : le fonds d'urgence. Pour 2018, l'État a choisi de mettre 100 millions d'euros sur la table pour aider les départements qui sont le plus en difficultés. Problème : le Gard est en meilleure forme que les années précédentes, au cours desquelles il avait bénéficié d'une rallonge de 9 millions d'euros.
Les critères d'attribution seront connus incessamment. « Cette aide fait partie d'un projet de loi de finances rectificative que nous voterons normalement jeudi. On va se battre. » Le député affûte ses amendements. S'il compte maintenir la pression sur le gouvernement, Olivier Gaillard veut prouver aux Gardois que Denis Bouad a eu raison de le soutenir aux Législatives... Ou pas.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
*DGF : Dotation globale de fonctionnement.
Et aussi : les élus PCF du Département donnent une conférence de presse, ce matin à 10h à l'hôtel du Département. Ils se prononceront sur le budget 2018, examiné mardi et mercredi. Un examen auquel n'assistera pas le conseiller départemental et député LREM Olivier Gaillard, qui votera la loi de Finances à l'Assemblée nationale.